«Nous préparons notre plan de match!» annonce Yves Lafortune, directeur des marchés, Amérique du Nord et Europe, au ministère des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur du Québec.

Le défi est de taille: à la veille d'une entente commerciale entre l'Union européenne (UE) et le Canada, les forces vives s'activent pour permettre aux entreprises québécoises de mettre les pieds en Europe ou d'y consolider leur présence.

L'Union européenne, ce n'est pas rien: on parle d'un marché économique de 500 millions de consommateurs qui génèrent un produit intérieur brut (PIB) de 17 milliards. Pas étonnant que le Québec économique se mobilise pour avoir droit à sa juste part du gâteau.

«On aimerait que nos entreprises sautent sur l'occasion pour se diversifier et pour élargir leurs horizons d'affaires, fait valoir Yves Lafortune. L'Europe présente un fort potentiel. Il s'agit d'investir au bon endroit, et avec le bon produit.»

Il rappelle néanmoins que le Québec a les pieds relativement bien ancrés dans le marché européen, avec plus de 250 entreprises d'ici qui y font du commerce transatlantique en exportant des biens ou en proposant leurs services.

«La France demeure une locomotive pour les projets d'implantation provenant du Québec, avec plus de 150 entreprises qui y ont des lieux d'affaires ou qui ont établi des partenariats, précise le directeur des marchés. La France leur permet de rayonner sur l'Europe.»

La complicité entre la France et le Québec a d'ailleurs été évoquée par le premier ministre français Jean-Marc Ayrault lors d'une récente visite au Québec. «Nous avons des liens tissés serré», a relevé la première ministre Pauline Marois, à propos des échanges commerciaux franco-québécois.

Une stratégie

C'est sur cette étroite collaboration que souhaite miser Yves Lafortune. Il veut amener le Québec plus loin et ne manque pas de rappeler que le gouvernement doit annoncer, dès ce printemps, la mise en place d'une stratégie qui donnera du tonus aux entreprises exportatrices. «On veut mieux accompagner, mieux soutenir aussi, les entreprises québécoises qui veulent s'implanter outre-Atlantique, assure-t-il. On a créé Expansion Québec, il y a un an, pour atteindre cet objectif».

Il ne s'en cache pas: des exportations québécoises plus vigoureuses devraient contribuer à «diminuer le solde commercial négatif» avec l'Union européenne. Par exemple, en 2012, la valeur totale des exportations du Québec vers les 27 pays qui en font partie a atteint 7,4 G$, comparativement à 18,6 G$ pour les importations québécoises de l'UE.

Les six pays de l'Union européenne qui importent le plus du Québec

Allemagne (population 81,7 millions)     PIB: 3,6 G$

exportations: 1,5 G$

Pays-Bas (population 16,6 millions)     PIB: 858,6 M$

exportations: 1,4 G$

France (population: 65,4 millions)    PIB: 2,8 G$

exportations: 1,2 G$

Royaume-Uni (population: 62,6 millions)     PIB: 2,4 G$



exportations: 1,1 G$

Italie (population: 60,7 millions)    PIB: 1,9 G$

exportations: 404,5 M$

Belgique (population: 11 millions);     PIB: 529 M$

exportations: 402 M$

Les six pays de l'Union européenne qui exportent le plus vers le Québec

Allemagne  4,5 G$

Royaume-Uni   3,2 G$

Pays-Bas   2,3 G$

France   2,2 G$

Italie   1,5 G$

Belgique   711,4 M$

Source: ministère des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur du Québec