Avec le printemps, tulipes et nouvelles voitures réapparaissent dans le paysage. Pendant quatre semaines consécutives, nous suivons deux familles (fictives) dans leur quête de l'assurance auto la plus appropriée.

Aujourd'hui: les notions de base, souvent méconnues.

- La famille Bonneau-Vollant montre un excellent dossier de conduite. Sa fille Sarah, 19 ans, veut gagner de l'expérience en empruntant à l'occasion une des deux voitures familiales.

- Les Tassé-Duchemin, leurs voisins, sont moins disciplinés sur la route. Leur fille Mahée, 17 ans, a l'habitude de serrer de trop près les voitures qui la précèdent.

Avec le no-fault, il n'y a plus d'accident responsable?

C'est une méprise courante. Si Nathan Jamet-Lalumière brûle un feu rouge et est blessé à la suite d'une collision avec Sarah Bonneau-Vollant, ses blessures seront indemnisées par la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), sans égard à sa responsabilité. C'est ce qu'on appelle couramment le no-fault.

Pour leur part, les assureurs prennent en charge les dommages matériels. En vertu d'une convention d'indemnisation directe, Nathan et Sarah seront chacun indemnisés par leur propre assureur. Toutefois, le dossier de Nathan mentionnera sa responsabilité dans l'accident, ce qui influera sur ses primes futures.

La responsabilité civile n'est utile qu'à l'extérieur du Québec?

Erreur. L'assurance responsabilité civile ne sert pas qu'à dédommager les dommages et blessures causés à l'extérieur du Québec. Si Mahée Tassé-Duchemin perd la maîtrise de sa voiture sur une plaque de verglas et défonce le vestibule d'Emma Bossé-Laporte, les dommages à la maison seront indemnisés par la section de la responsabilité civile de l'assurance de Mahée. Cette section dite «Chapitre A» est obligatoire.

Pas de dédommagement sans la protection «collision et versement» ?

Encore une méconnaissance courante. Les protections - non obligatoires! - contre les dommages aux deux véhicules de la famille Bonneau-Vollant font l'objet du Chapitre B de leur police.

La protection «collision ou versement» indemnise les dommages aux véhicules des Bonneau-Vollant lorsqu'ils sont responsables d'un accident - sortie de route ou collision avec les Tassé-Duchemin, par exemple.

Les Bonneau-Vollant n'ont pas retenu cette protection pour leur seconde voiture vieille de 15 ans? Les dommages à cette voiture seraient tout de même indemnisés si leur voisin, M. Tassé-Duchemin, était la cause de la collision.

La protection «accidents sans collision ni versement» protège les Bonneau-Vollant dans la plupart des autres cas de dommages au véhicule: vol, vandalisme, chute d'arbre, grêle, inondation, incendie, collision avec une personne ou un animal...

Il y a toujours une franchise à payer?

Pas nécessairement. Couramment appelées «déductibles», les franchises servent essentiellement à réduire la prime de la famille Bonneau-Vollant en lui faisant assumer une petite partie du risque... et des dommages. Plus la franchise est élevée, plus sa prime est basse. Et inversement.

Cependant, elle n'aura aucune franchise à payer si elle est victime au Québec d'une collision dont elle n'est pas responsable. Attention: il faut toutefois que la collision se soit produite avec un véhicule dont le propriétaire est identifié. Garée devant chez elle, la voiture de Sarah Bonneau-Vollant est heurtée durant la nuit par un chauffard qui s'enfuit? Le plus souvent, cette sournoiserie fera intervenir la franchise de Sarah.

Les avenants ne concernent que la valeur à neuf et la location?

Les avenants sont des protections supplémentaires optionnelles, identifiées par des numéros. Il est vrai que les avenants les plus courants incluent la valeur à neuf (avenant 43), la location d'un véhicule pendant les réparations (avenant 20) ou les dommages aux véhicules loués ou empruntés (avenant 27). D'autres sont toutefois offerts, qui pourraient répondre aux besoins de la famille Bonneau-Vollant. George Iny, président de l'Association pour la protection des automobilistes, donne l'exemple de l'assurance dépannage, qui pourrait lui être utile. «Ce n'est généralement pas très cher, de 35 à 40$ par année.»