On pourrait croire que l'investissement en ligne intéresse surtout les jeunes adultes. Détrompez-vous. «Les têtes grises sont de plus en plus nombreuses dans nos nombreux séminaires», remarque Nancy Paquet, présidente de Banque Nationale Courtage direct.

De plus en plus de gens à la retraite veulent prendre le contrôle de leurs placements. Ils ont le temps, ils ont l'intérêt et l'équipement nécessaire.

Albert Gadbois, 62 ans, de Candiac, est un de ceux-là. Responsable d'une fiducie familiale, il en a d'abord confié les services de gestion à un courtier, puis à un gestionnaire. Il a été insatisfait des résultats, ce qui l'a incité à tenter l'expérience par lui-même.

S'il est heureux de le faire aujourd'hui, c'est que l'internet facilite grandement la chose. «Nous avons une accessibilité directe aux comptes, ce qui était souvent pénible lorsqu'on devait passer par l'intermédiaire d'un courtier», dit-il.

De plus, il est facile d'accéder aux sources d'information, tellement essentielles à la gestion. «Il faut toutefois être capable de les utiliser», précise celui qui est comptable de formation.

Mais «c'est du travail», admet-il.

Pour lui, la sélection des titres est primordiale. «Les investisseurs ont intérêt à se familiariser avec la recherche et avec les outils de filtre qu'offrent les courtiers à escompte sur leur plateforme électronique, dit M. Gadbois. L'investissement autonome convient aux gens qui sont proactifs.»

La recette du succès

Quel est son secret?

D'abord, ne pas s'attendre à des retours faramineux, explique M. Gadbois. «Il faut être réaliste, bien mesurer le risque, et ne pas croire qu'on va doubler son argent simplement par quelques clics», dit-il.

Ensuite, il importe de bien se connaître. «Assurez-vous d'avoir de l'intérêt pour cette activité et que cela vous amuse», ajoute-t-il.

Enfin, il rappelle que la gestion de portefeuille exige beaucoup de travail. «Il faut que ce soit pour nous un passe-temps», dit le retraité.

Comme stratégie, il dit surpondérer actuellement les métaux précieux, car il croit que les problèmes d'endettement des gouvernements vont tôt ou tard favoriser le prix de l'or.

Par ailleurs, les femmes aussi n'échappent pas à cet engouement à devenir investisseur autonome. Depuis cinq ans, le taux de croissance de la clientèle féminine est de 10% par année, indique Nancy Paquet.