Les produits agroalimentaires canadiens ont la cote à l'étranger. Larry Karass est bien placé pour le savoir. Le vice-président développement pour Nutrisoya envoie tous les mois aux Philippines un conteneur rempli de boissons non laitières à base, notamment, de soya. Le plus beau dans cette histoire, c'est qu'il n'a pas eu à visiter ce pays, à y envoyer des échantillons ni même à chercher un distributeur. Deux Philippins, dont l'un vit à Vancouver, ont découvert les boissons de la PME de Saint-Hyacinthe et les ont illico adoptées.

«Ils m'ont téléphoné pour que je leur en envoie aux Philippines. Tout simplement. Oui, nous avons été chanceux, mais le marché là-bas est très concurrentiel. Je me bats contre des producteurs locaux, mais aussi de Hong Kong, de la Malaisie, de l'Australie et même des États-Unis. Si nous tirons aussi bien notre épingle du jeu, c'est parce que nous avons un très bon produit à un très bon prix», explique Larry Karass.

Autres irritants: la force du dollar canadien joue contre la PME de 20 employés, et ses produits sont vendus 25% plus cher là-bas, notamment à cause des frais de transport. Malgré tout, Nutrisoya continue à faire des adeptes au sein des consommateurs philippins.

Classe moyenne

«La classe moyenne, de plus en plus importante, est prête à payer plus cher pour des produits bios. Nous pourrions tripler nos ventes mensuelles aux Philippines. Mais nous recevons des demandes d'un peu partout. Depuis six mois, la Malaisie, le Viêtnam, la Chine et Taiwan veulent nos produits. Il faut gérer tout ça», dit M. Karass.

Nutrisoya est présente dans 20 pays. La PME vend néanmoins 80% de sa production au Canada où elle occupe 66% de son segment de marché. Elle commercialise, sous la marque Natur-a, quelque 45 produits, principalement des boissons et desserts non laitiers à base de soya, de riz ou d'amande. Ses installations à Saint-Hyacinthe fonctionnent nuit et jour, sept jours par semaine. Depuis cinq ans, l'entreprise connaît une croissance organique de 10% à 25%.