Le REEE est-il avant ageux pour les faibles revenus ? Voici un exemple. « J'ai rencontré récemment une cliente, mère de famille monoparentale, âgée de 30 ans, et qui ne gagne que 20 000 $ par année », indique la plani f icatrice financière Nathalie Bachand. La jeune femme réussit pourtant à épargner chaque mois quelques dol la rs pour sa petite fille de 5 ans. La planificatrice a fait un petit calcul sur la base d'une épargne de 10 $ par semaine, soit 500 $ par année.

En raison de son bas revenu, la maman touche le Supplément de la prestation nationale pour enfant (PNE). Ce supplément la qualifie pour l'obtention du Bon d'études canadien (BEC) de 500$ dès l'ouverture d'unREEE au bénéfice de son enfant qu'elle y contribue ou non elle-même par la suite ! Le Bon d'études canadien lui verse en outre une subvention supplémentaire de 100 $ chaque année pendant un maximum de 15 ans. Mais la maman versera tout de même chaque année les 500 $ qu'elle épargne.

Ces 500 $ correspondent justement à la première tranche de cotisations, à laquelle s'applique le taux maximal de la Subvention canadienne pour l'épargne-études qui, en vertu de son bas revenu, s'établit pour elle à 40%, soit 200$.

Même principe avec l'Incitatif québécois à l'épargne-études (IQEE), qui , à son niveau de revenu, atteint le maximum de 20%, soit 100$. « Après un an, elle a accumulé 1400 $ sur lesquels elle n'a versé que 500 $ », fait valoir Nathalie Bachand. Les années subséquentes, sa contribution de 500$ lui vaudra 400$ en subventions fédérale et du Québec.

«Sur 18 ans, à 3% de rendement, cela donne un total de près de 22 000$ pour un investissement de 9000 $ ! », indique la planificatrice.

Que peut-on s'offrir avec ces 22 000$? Fa i s ons une aut r e hypothèse sur les résultats de nos élections, et supposons que les droits de scolarité et frais connexes, estimés pour les besoins de notre cause à 3000$ par année, subissent une augmentation annuelle de 5%. Après 18 ans de ce régime grosseur, ils s'établiraient à 7220$. Le REEE de la mère de famille monoparentale, à raison de 10 $ par semaine, couvrirait alors trois ans d'études universitaires. Pas mal.

« Ce n'est pas le rendement qui fait une si grande différence, souligne Nathalie Bachand. C'est vraiment la subvention qui change tout.» Rappelons tout de même que les droits de scolarité ne forment qu'une partie de l'endettement de l'étudiant québécois moyen.