On ne peut pas être partout.

Parmi la vingtaine de marchés émergents, lesquels seront les plus intéressants pour les entreprises québécoises au cours des prochaines années?

Chez Export Québec, les objectifs parlent d'eux-mêmes: «On veut doubler nos exportations québécoises vers les pays du BRIC sur une période de cinq ans», affirme son directeur, Alain Proulx. Le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine sont donc encore en tête de liste des marchés émergents les plus énergiques.

Les grands...

Zhan Su, professeur de stratégie et de management international à l'Université Laval, relève quant à lui deux types de marchés émergents qui devraient intéresser les entreprises québécoises.

Il y a d'abord les marchés gigantesques, ceux de plus d'un milliard d'habitants. «La taille en soi est importante», précise-t-il. Ce club très fermé ne comprend en fait que la Chine et l'Inde. «La Chine est un grand marché de consommation, observe-t-il. Ce n'est plus uniquement un marché de production. C'est aussi un grand laboratoire: on voit des entreprises québécoises de haute technologie commencer à travailler avec les Chinois pour concevoir leurs produits.» Et les proches

Mais il rappelle aussitôt que la distance est un obstacle aux activités internationales. «Quand c'est loin, c'est difficile, dit-il. La Chine est à 24 heures de vol.»

Par conséquent, les pays émergents d'Amérique latine, comme le Brésil, le Pérou, la Colombie ou le Mexique, «sont des marchés importants et qui sont un peu plus à notre portée», soutient-il. «C'est presque notre jardin, et c'est plus de 500 millions de personnes.»

Un autre avantage, ajoute-t-il, est que le Québec fait un peu partie de cette grande culture latine.

L'Ouest d'abord

Simon Prévost, président des Manufacturiers et exportateurs du Québec, tient pour sa part à remettre en perspective l'exportation vers les pays émergents.

Le Brésil n'a acheté que 1,5% des biens exportés par le Québec en 2010. La part de la Chine s'est établie à 2,3%. Les États-Unis? Une portion gargantuesque de 68%.

«Pour nous, l'Europe, surtout avec l'accord de libre-échange qui s'en vient et malgré la crise, dépasse largement tout ce que les pays émergents peuvent offrir en ce moment», affirme-t-il.

Mais il faut tout de même commencer à jeter un oeil vers les pays émergents, ajoute-t-il: à moyen terme, l'avenir leur appartient.