L'année 2011 s'est également signalée par le retour - prudent - des acheteurs financiers, qui ont regagné un peu de terrain sur les acheteurs stratégiques.

Clemens Mayr, avocat associé chez McCarthy Tétrault, donne l'exemple d'une transaction en cours de négociation où, sur cinq offres, trois sont présentées par des acquéreurs financiers. «C'est quelque chose qu'on ne voyait pas il y a 12 mois», indique-t-il.

Les acheteurs financiers sont des investisseurs, étrangers au secteur d'activité, qui négocient l'acquisition d'une entreprise ou un investissement important en ayant pour objectif un profit plus ou moins rapide. L'acheteur stratégique est un acteur du même secteur d'activité qui veut améliorer sa position dans ce marché à l'aide d'une transaction.

Les fonds de capital-investissement canadiens ont participé à 215 transactions totalisant 52 milliards de dollars, selon les données de PricewaterhouseCoopers (PwC), soit une part de 28%. «En 2009 et 2010, ils ont été absents», rappelle Nicolas Marcoux, associé chez PwC. Cette tendance se confirme dans le premier trimestre de 2012.

Le Québec n'a pas fait exception. «Les joueurs locaux comme la Caisse de dépôt, le Fonds de solidarité, Desjardins capital de risque ont été beaucoup plus présents en 2011, signale Nicolas Marcoux. C'est une note très encourageante pour l'avenir du Québec que ces institutions semblent avoir la volonté de garder nos belles sociétés québécoises sous contrôle québécois.»

Il donne l'exemple de Telecon, une entreprise québécoise spécialisée dans l'installation de réseaux de télécommunications suspendus ou souterrains. En décembre dernier, la Caisse de dépôt et placement du Québec et Capital régional et coopératif Desjardins y ont injecté 60 millions de dollars, portant leurs investissements à un total de 160 millions. «C'est une entreprise qui serait probablement passée sous propriété américaine ou autre», conclut-il.