On en parle depuis quelques années déjà, mais les entreprises canadiennes et québécoises commencent à adopter l'informatique en nuage. Ça pourrait changer cette année, alors que les dirigeants commencent à percevoir les bénéfices de cette nouvelle technologie... jusque dans la recherche de financement.

Les statistiques à propos de l'usage que font les entreprises canadiennes des divers services infonuagiques varient. Ça s'explique simplement : tous ne s'entendent pas nécessairement sur une définition exacte de ce que sont ces services.

Les gens d'affaires, eux, ne sont pas toujours au fait de la nature technologique des outils qu'ils utilisent dans le cadre de leur travail.

Dans une étude effectuée cet hiver par la firme IDC, on constate ainsi que 29 % des PME canadiennes sont déjà abonnées à au moins un service infonuagique. En revanche, 19 % des dirigeants de PME interrogés ne le savaient pas avant de se faire poser la question.

Au Québec, les statistiques sont sensiblement les mêmes : de 35 à 40 % des chefs d'entreprises interrogés par le Centre francophone d'informatisation des organisations (Cefrio) à la fin de l'année dernière disaient utiliser des applications liées à l'informatique en nuage, comme les outils d'édition partagée ou des outils de collaboration par internet.

2012, point de bascule

«Je pense que l'informatique en nuage va atteindre un point de bascule en 2012, au Canada. Ces deux dernières années, les entreprises ont surtout essayé de démystifier le phénomène, mais cette année c'est différent. On sent qu'elles voient dans cette nouvelle technologie une façon d'améliorer leur rendement ou de conquérir des parts de marché», assure John Weigelt, directeur de la technologie pour Microsoft Canada.

Microsoft, un des grands fournisseurs de services infonuagiques via sa plateforme web Azure, identifie deux avantages de l'infonuagique qui semblent plaire le plus aux gens qui l'ont adoptée : leur approche «libre-service», qui ne requiert aucune installation de matériel informatique avant de pouvoir entrer en fonction, ainsi que leur capacité d'adaptation selon la demande.

N'ayant pas besoin d'acheter de nouveau matériel informatique pour soutenir une demande croissante, une petite entreprise peut ainsi mettre plus d'emphase sur la qualité de ses produits ou de ses services. Ça lui évite non seulement des dépenses importantes qui pourraient ralentir sa croissance, ça plait également à ses investisseurs, estime M. Weigelt.

«Dans certains domaines, l'informatique en nuage a complètement transformé la façon dont les investisseurs approchent le démarrage d'entreprises. Ils préfèrent investir dans celles dont le modèle est adapté à l'infonuagique, car ils savent qu'ainsi, leur financement ne sera pas essentiellement destiné à l'achat d'ordinateurs personnels ou de serveurs informatiques.»

À moins, évidemment, qu'ils investissent directement dans une nouvelle entreprise d'hébergement de services infonuagiques...