La gestion de portefeuille est une activité dont on peut mesurer le résultat de façon précise. Mais là où ça se complique, c'est lorsque vient le moment de juger si la performance se compare avantageusement à ce que les marchés permettaient d'atteindre.

Voici quelques pistes pour vous aider à déterminer si vous réussissez bien.

Évaluation du rendement

Très simplement, le rendement total du portefeuille pour une période déterminée est obtenu est additionnant le revenu total généré par les placements et les gains ou les pertes en capital et en le divisant par le montant investi.

Mais cette formule convient à la condition qu'il n'y ait pas eu d'entrée ou de sortie de fonds durant la période.

S'il y a eu des flux de trésorerie, le calcul se complique. Par exemple, si la valeur du portefeuille est passée de 100 000 $ à 125 000 $ durant l'année, le rendement serait de 25 %. Mais ce n'est pas le cas si vous avez ajouté 10 000 $ au milieu de la période.

Dans le calcul de votre rendement, vous devez alors tenir compte de ce nouvel apport de fonds ainsi que du moment auquel il est survenu.

Il existe plusieurs méthodes d'évaluer l'impact de ces flux de trésorerie.

Comment se comparer

Pour savoir si le rendement d'un portefeuille est bon, on le compare avec son ou ses indices de référence.

Par exemple, dans le cas d'un portefeuille composé uniquement d'actions canadiennes, si le rendement durant l'année a été de 20 %, alors que celui de l'indice S&P/TSX n'a été que de 10 %, on peut conclure que le portefeuille a réalisé un très bon rendement.

Mais c'est sans tenir compte d'une variable très importante, soit le risque du portefeuille. Si celui-ci ne contenait que les titres considérés comme les plus risqués, il n'est que normal que le rendement ait été supérieur à celui de l'indice. Si le marché avait baissé plutôt que monté, on peut croire que le rendement de ce portefeuille aurait été beaucoup moins bon que celui de l'indice.

L'écart-type est utilisé pour mesurer le risque de votre portefeuille. Plus l'écart-type est grand, plus vous prenez de risque. Votre rendement doit alors être plus élevé pour justifier de prendre ce risque.

Tenir compte des impôts

Pour chaque individu, le rendement effectif de son portefeuille sera son rendement après impôts. C'est pourquoi il importe de bien différencier comment sont imposés les revenus de placement.

Les principaux revenus de placement sont les revenus d'intérêts, les dividendes provenant de sociétés canadiennes ou étrangères, ainsi que les gains en capital, déduction faite des pertes. Notez que les gains peuvent être réalisés ou non réalisés

Les revenus d'intérêt ainsi que les dividendes de sociétés étrangères sont imposés pleinement au taux marginal de l'investisseur.

Les dividendes de sociétés canadiennes sont d'abord sujets à une majoration et donnent ensuite droit à un crédit d'impôt pour dividendes. Quant aux gains en capital, seulement 50 % sont imposés au taux de marginal de l'investisseur. Et ils le sont uniquement que lorsqu'ils ont été réalisés.

L'investisseur doit donc tenir compte de ces différences dans le traitement fiscal lorsque vient le temps de décider de sa répartition d'actifs. S'il n'a pas de besoin urgent de liquidité, les dividendes et la quête de gains de capitaux lui assureront un meilleur rendement que celui des revenus d'intérêt.

Déterminer de façon précise le rendement du portefeuille est donc tout un art, car il faut tenir compte du risque, ainsi que des objectifs et des contraintes qui sont différents pour chacun.

La semaine prochaine: L'analyse des états financiers. Quelques ratios importants.