Le Stage-Gate a permis à Viconnex, un holding québécois qui détient quatre entreprises, d'aiguiser ses réflexes de visionnaire. Bref, d'être capable d'avoir une vision globale au lieu de s'en tenir à ce qui est à la mode ou à ce qu'un client demande.

«Si tu veux développer des produits ou une expertise, tu es mieux de te tourner vers les tendances lourdes et non sur ce qui est la saveur du mois. Il ne faut pas s'en tenir aux demandes des clients, mais plutôt développer un marché générique. Dans notre cas, on pense toujours au marché américain quand on développe quelque chose ici», explique Éric Tremblay, ingénieur et coactionnaire de Viconnex.

Par exemple, le holding a mis la main sur Madvac, une entreprise en difficulté qui se spécialise dans les véhicules de nettoyage.

Résultat, la nouvelle direction a réussi à vendre ses produits aux organisateurs du Super Bowl. «Les gros balais de rue des municipalités valent 200 000$ et ne sortent qu'une fois par mois. Nous, notre balai est plus petit et vaut 75 000$. On a remarqué qu'il y avait de plus en plus d'espaces citoyens, donc qu'il y aurait une demande pour le genre de produit que nous commercialisons», ajoute M. Tremblay.

Même stratégie

Terix, autre division de Viconnex fondée il y a un an, a adopté la même stratégie. Actuellement au Québec (mais aussi ailleurs sur le continent), la gestion des matières résiduelles municipales, commerciales et industrielles est à l'ordre du jour.

Or, au lieu de créer une usine de biométhanisation comme le lui demandait son client, Terix a fait ses devoirs et a plutôt choisi de se tourner vers une technologie européenne permettant de créer du gaz naturel liquide à partir de n'importe quels résidus organiques.

«Nous sommes en train de construire au Québec la première usine du genre en Amérique du Nord. Encore une fois, nous misons sur cette technologie, car nous croyons qu'elle est à l'avant-garde et que les Américains seront tentés de l'implanter. Quand ils seront prêts, nous le serons également», croit Éric Tremblay.

En contact

Ce dernier a été mis en contact avec le concept du Stage-Gate à l'époque où il travaillait chez Exfo, une entreprise de Québec spécialisée en télécommunication et reconnue pour son côté innovateur. Puis, Éric Tremblay a bossé chez Labrie Groupe Environnemental.

C'est chez ce fabricant de camions à ordures de Saint-Nicolas qu'il a pleinement mesuré les avantages du Stage-Gate.

Il a notamment aidé au développement de camions à bras rétractable pour la collecte sélective bien avant que le phénomène ne touche l'ensemble de l'Amérique du Nord. Les autres partenaires de M. Tremblay dans Viconnex sont justement d'anciens collègues de chez Labrie, dont Jean Bourgeois.