En mai, les premiers finissants du seul programme de génie biomédical au Canada sortiront de l'École polytechnique. Ce seront sans aucun doute les seuls ingénieurs au Canada à s'être gavés de cours et de labos de biochimie, de biologie moléculaire et cellulaire ainsi que de physiologie pendant quatre ans. Sans compter les habituels cours de maths, de mécanique et d'électronique.

«Le décloisonnement est le maître mot de l'ingénierie montante, avertit Pierre Lafleur, directeur de l'enseignement à l'École Polytechnique de Montréal. Auparavant, vous deveniez biologiste ou ingénieur. Dorénavant, les nouvelles spécialités sont faites de la convergence de plusieurs savoirs de diverses provenances. Les cloisons entre spécialités, d'étanches, deviennent poreuses.»

Ce décloisonnement révèle-t-il quelque chose de profond à propos du cerveau des femmes? Toujours est-il que le programme de génie biomédical accueille 30 étudiantes sur un total de 50 inscrits, soit 60% du contingent. La moyenne féminine à Poly est de 20% des étudiants.

Autre groupe atypique de premiers diplômés dans leur genre en 2012, ceux et celles qui ont suivi des leçons de navigation d'aéronefs, de dynamique du vol, de théorie des turbomoteurs. Ces pionniers deviendront les premiers ingénieurs en aérospatiale à sortir de Poly.

À McGill aussi

À McGill, pour ne pas être en reste, on s'apprête à lancer un nouveau baccalauréat en génie biomédical. Mais il sera tout petit, tout petit. C'est que la vénérable institution montréalaise a dans ses murs des obsessifs du nanomètre, du presque rien. «Parmi les nouvelles spécialités en génie, dit Lawrence Chen, doyen adjoint, faculté de génie, les sciences de l'extrêmement petit, les nanosciences attirent de plus en plus de gens. La microélectronique, par exemple, est en train de virer à la nanoélectronique.»