Les milliards de dollars d'investissements annoncés par les acteurs importants de l'industrie métallurgique contribueront à l'essor de PME québécoises.

Selon les données de Sous-traitance industrielle Québec (STIQ), 201 sous-traitants déclarent travailler auprès d'entreprises dans le secteur de la métallurgie. Ils comptent un peu plus de 11 000 employés et génèrent un chiffre d'affaires annuel estimé à 2,8 milliards.

«Ce sont des entreprises qui font affaire avec les métallurgistes, avec les entreprises de la première transformation des métaux, explique Normand Voyer, vice-président exécutif de STIQ. En général, ils fabriquent des pièces d'origine, des composantes de machinerie et des pièces de rechange qui seront utilisées pour des opérations de maintenance ou encore de propulsion. Pour la construction ou l'agrandissement d'usines, les sous-traitants interviendront à différents niveaux: construction d'escaliers, de plates-formes, de charpentes métalliques ou de machinerie», ajoute-t-il.

Des 201 sous-traitants desservant les entreprises de l'industrie de première transformation des métaux et inscrits dans la base de données de STIQ, 67% déclarent avoir des activités de recherche scientifique ou de développement expérimental.

Depuis l'an dernier, plusieurs milliards de dollars d'investissements en métallurgie ont été annoncés. Si le STIQ n'a toujours pas de modèle d'affaires précis lui permettant de bien évaluer la demande future en sous-traitance, M. Voyer demeure optimiste.

«C'est l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement qui peut être concernée par ce boom en matière minière et de métallurgie au Québec. Le secteur de la métallurgie est en croissance. Beaucoup de travail se fait pour s'assurer que les fournisseurs pourront suivre la cadence. Nous avons d'ailleurs entamé des pourparlers avec un organisme de la Côte-Nord afin de déterminer ce dont les grands donneurs d'ouvrage auront besoin en terme de technologie et de procédés», explique M. Voyer.

Fonds Rio Tinto Alcan

La phase I d'une importante usine de Rio Tinto Alcan, qui représente un investissement de 1,2 milliard, est sur le point d'être terminée. Les opérations de l'aluminerie Arvida centre technologique AP60, située à Jonquière, commenceront au premier trimestre 2013. L'investissement total du projet représente 3,6 milliards. La nouvelle technologie AP60 est la technologie d'électrolyse la plus avancée et la plus compétitive à l'échelle mondiale, selon Rio Tinto Alcan.

Un fonds de 8 millions pour les équipementiers a été créé par Rio Tinto Alcan. Il s'agit d'une aide financière sous forme de prêt non garanti ne portant pas d'intérêt: 60% du montant vise les projets relatifs au noyau de la technologie AP60 et 40% vise des projets touchant les autres technologies présentes dans les alumineries.

«Alcan a créé ce fonds pour aider les équipementiers du Saguenay-Lac-Saint-Jean à développer des produits reliés à la technologie AP60, et aussi au secteur de l'aluminerie en général. La majorité des retombées économiques de ce projet sont locales», explique Denis Giguère, directeur de projet, développement économique régional chez Rio Tinto Alcan.

À ce jour, une vingtaine d'entreprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont bénéficié du Fonds Rio Tinto Alcan, administré par les Fonds régionaux de solidarité FTQ.

Engagement d'Alouette

Le 31 octobre, Aluminerie Alouette et le gouvernement du Québec ont annoncé la conclusion d'une entente pour l'obtention d'un bloc d'énergie de 500 MW nécessaire à un projet d'expansion.

Une fois la phase de construction terminée, la phase d'exploitation créera près de 1500 emplois, selon l'entreprise. En plus des 300 emplois ajoutés au sein de ses installations, Alouette a pris l'engagement de poursuivre son programme de création d'emplois pour générer 1000 emplois additionnels.