Améliorer les conditions de vie de populations défavorisées en leur donnant accès à l'eau et à l'électricité, voilà notamment à quoi travaille Ingénieurs sans frontières Québec. Depuis 1994, l'organisme permet à des ingénieurs d'ici de mettre leur expertise au service de communautés d'Amérique du Sud, d'Haïti et d'Afrique.

Chaque année, des ingénieurs québécois se rendent dans des pays pauvres afin de donner un coup de main. Leurs projets, bien que relativement modestes - entre 100 000$ et 200 000$ pour la plupart -, font toute la différence dans la vie de la population.

«Ce ne sont pas des millions, mais les projets sont extrêmement importants dans les endroits où ils sont installés», indique Gilles Bellemare, président de l'organisme. On fait aussi un transfert de connaissances vers du personnel technique pour qu'il puisse être autonome.»

Électrifier le désert

Ainsi, au Burkina Faso, une petite communauté établie dans le désert du Sahel a maintenant accès à l'électricité dans une école, un dispensaire, une maternité, une pharmacie et un centre communautaire grâce à l'énergie solaire.

Des réchauds de survie et des fours solaires ont aussi été offerts. Ce projet-pilote pourrait être reproduit dans d'autres communautés prochainement.

En 2005, Ingénieurs sans frontières Québec a aussi doté l'école haïtienne de Montrouis, à 80 kilomètres au nord de Port-au-Prince, de panneaux solaires et d'un accès à l'eau potable. À la suite du séisme, en janvier 2010, plusieurs personnes y ont trouvé refuge, car le bâtiment n'avait subi aucun dommage. Or, les installations sanitaires en ont subi les contrecoups. «Nous regardons comment nous pouvons les aider», indique M. Bellemare.

Un autre projet, au Rwanda, a facilité l'accès à l'eau potable dans un village. Il faut savoir que les femmes et les enfants passaient en moyenne trois heures par jour pour aller chercher de l'eau. «Nous avons construit un gros réservoir de 20 mètres cubes en béton qui récolte l'eau la nuit. Le jour, elle est pompée par l'énergie solaire en haut de la montagne», explique l'ingénieur Claude Beaudoin, qui y était le mois dernier pour ajouter un système de purification à l'ultraviolet afin de traiter l'eau davantage. Cette installation permet donc à plus d'enfants de fréquenter l'école et de réduire la mortalité infantile.

Toute la préparation et les achats sont effectués à Montréal avant le départ de chacune des missions. «Il ne faut pas oublier le moindre boulon, car souvent on ne peut pas en trouver sur place», souligne M. Beaudoin.

Claude Beaudoin est devenu bénévole pour Ingénieurs sans frontières Québec il y a quatre ans. Depuis, il a pris part à sept missions. «Depuis mon enfance, je voulais être ingénieur pour pouvoir aider le monde. Puis j'ai terminé mes études, je me suis marié, j'ai eu des enfants, ce n'était plus le temps de voyager», raconte-t-il. Quand, à l'approche de la retraite, une occasion s'est présentée, il n'a pas hésité.

Pour ce retraité d'Hydro-Québec, habitué à des projets s'étendant parfois sur sept ans, les projets réalisés pour l'organisme sont très simples. Mais il aime travailler avec l'énergie solaire et rencontrer des personnes d'autres cultures.

Pendant les vacances

Si certains coopérants attendent la retraite, comme M. Beaudoin, d'autres choisissent plutôt de participer à des missions en début de carrière ou d'y consacrer quelques semaines de vacances. «Il y a vraiment des gens de tous âges», indique M. Bellemare. Tous sont bénévoles et les projets sont financés grâce à des dons et à la collaboration de différents partenaires.

D'ailleurs, une soirée-bénéfice mettant en vedette l'humoriste Boucar Diouf sera présentée le 16 novembre, à l'École de technologie supérieure, à Montréal.