L'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) n'attendra pas les conclusions de la commission Charbonneau. L'organisme passera à l'action au cours de l'année 2012.

«Nous essayons actuellement de voir l'étendue de la problématique parmi nos membres, souligne Maud Cohen, présidente de l'OIQ. Nous n'en sommes pas encore à modifier le code de déontologie.» L'Ordre pencherait davantage vers «la sensibilisation» de ses membres à leurs devoirs, indique-t-elle.

Chaque année, le Bureau du syndic de l'Ordre reçoit de 1000 à 1500 appels téléphoniques et courriels. Ce décompte inclut les appels reçus sur la ligne 1-877-ETHIQUE, mise en place l'an dernier. L'Ordre n'a pas divulgué le nombre d'appels reçus à ce numéro, mais Maud Cohen affirme que «la ligne est très utilisée», tant pour dénoncer des pratiques équivoques que pour demander des conseils sur le comportement à adopter dans les situations ambiguës.

Par ailleurs, la quantité de plaintes que le public achemine à l'Ordre connaît une croissance marquée: 375 pour l'exercice actuel, par rapport à 80 pour l'année précédente.

La présidente de l'OIQ se dit inquiète quant aux «enjeux de loyauté de l'ingénieur», avant de préciser: «Le code de déontologie dit que l'ingénieur est un professionnel avant d'être un employé. Il semble ce soit difficile à gérer dans la vie de tous les jours.»

Le syndic de l'OIQ mène actuellement 668 enquêtes sur des infractions alléguées au code de déontologie.