Aucune réelle nouveauté n'a été lancée dernièrement en matière d'hypothèque, selon plusieurs experts. Toutefois, certaines tendances sont dans l'air, comme celle des taux variables.

«Depuis l'an dernier, la proportion de gens qui choisissent le taux variable augmente en raison des taux historiquement bas», affirme Jonathan Haziza, directeur de produits, solutions crédit hypothécaire, Banque Nationale.

Les gens voulaient profiter du rabais très important offert dans les derniers mois pour les hypothèques à taux variable, remarque Denis Doucet, directeur régional pour la Rive-Sud de Montréal de Multi-Prêts Hypothèques.

«Il y avait une très grande différence entre les taux fixes et les taux variables, précise-t-il. On était à environ 1,5% d'écart pendant l'été. En ce moment, l'écart s'est rétréci. Nous sommes environ à 0,5%. Ce n'est pas énorme. Je crois que l'engouement pour le taux variable diminuera.»

Les premiers acheteurs vont traditionnellement vers le taux fixe puisqu'ils veulent des versements stables.

«Le taux fixe de cinq ans demeure d'ailleurs toujours le type d'hypothèque le plus populaire, ajoute M. Doucet. Cela fait partie de l'éducation que les gens ont reçue et c'est ce qu'on voit toujours dans les publicités.»

Jonathan Haziza est du même avis.

«Non seulement tout le monde connaît [le taux fixe], mais en plus, les taux extrêmement bas encouragent les gens à vouloir le garder pour cinq ans», remarque-t-il.

Par contre, pour les gens qui renouvellent leur hypothèque, Denis Doucet croit que plusieurs continueront d'opter pour un taux variable.

Raffinement des produits

Si aucun véritable nouveau produit dans le domaine des hypothèques n'est arrivé sur le marché récemment, les institutions financières continuent de raffiner leurs produits.

«Les formules mixtes en sont un bon exemple. On peut maintenant combiner une partie de son prêt à taux fixe et une autre à taux variable avec en plus une marge de crédit hypothécaire», indique M. Doucet.

«L'hypothèque sur mesure, pour laquelle on peut prendre une partie de son prêt à taux fixe et l'autre à taux variable est une approche que nous préconisons. Cela permet une diversification. Comme pour le monde de l'investissement, c'est bien de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Ça gagne en popularité», croit M. Haziza.

La Banque Nationale fait également la promotion de son hypothèque à taux plafonné.

«C'est une hypothèque à taux variable, mais avec un plafond qui donne une certaine protection. Nous croyons que c'est particulièrement pertinent avec les taux qui sont à des niveaux historiquement bas. Les gens veulent profiter de la bonne affaire, mais ils veulent tout de même se protéger contre la fluctuation des taux. Bien sûr, le taux est un peu plus élevé que le taux variable ordinaire, mais il donne une forme de protection», explique M. Haziza.

Denis Doucet remarque aussi que plusieurs institutions financières offrent des remises en argent correspondant à un pourcentage de la somme empruntée.

«Ce n'est pas extrêmement populaire, mais c'est vendeur, remarque-t-il. Par contre, le taux d'intérêt augmente avec la remise. Pour les gens qui achètent un plex par contre, ça peut être intéressant parce que les intérêts sont déductibles pour les revenus de loyer.»

Les prêteurs «agressifs»

En tant que courtier, l'équipe de Multi-Prêts Hypothèques passe son temps à surveiller les taux offerts par les différentes institutions financières.

«En ce moment, nous remarquons que les prêteurs sont très agressifs sur les taux offerts. Il y a un grand écart entre les différents prêteurs, surtout pour l'hypothèque à taux fixe sur cinq ans», affirme Denis Doucet.

Il remarque aussi que certaines institutions financières vont même jusqu'à descendre leur taux d'intérêt en rajoutant des frais connexes.

«Au net, ça revient au même, précise-t-il. En finance, il n'y a jamais de cadeau!»