Zombie Tycoon. Le magnat des zombies cherche à étendre peu à peu sa domination à l'univers entier.

Il s'agit d'un jeu vidéo rigolo réalisé par Frima Studio. Et c'est peut-être aussi une allégorie des objectifs de l'entreprise de Québec, fondée en 2003 par trois associés, Steve Couture, Philippe Bégin et Christian Daigle.

Depuis 2003, la taille de Frima Studio a centuplé. Spécialisée en conception de jeux vidéo multiplateformes, l'entreprise compte plus de 300 employés. Le jour même de notre entretien avec son président Steve Couture, Frima annonçait l'acquisition de Volta, une PME de 20 employés de Québec.

«On veut être une entreprise sur la scène du divertissement électronique qui va devenir important sur l'échiquier mondial», énonce-t-il.

Cet objectif était discrètement ! fixé dès le départ. Entre-temps, il fallait tout de même commencer au bas de l'échelle, c'est-à-dire dans un petit appartement mal chauffé, dont les fenêtres couvertes de frimas ont inspiré le nom de l'entreprise. Pour pouvoir un jour créer et réaliser des univers de jeux dont ils détiendraient la propriété intellectuelle leur rêve! , les trois associés ont commencé par fournir des services aux producteurs externes.

«C'est le service qui a financé la croissance de notre organisation, explique Steve Couture. On s'était dit dès le début qu'on irait chercher l'argent qui coûte le moins cher pour se bâtir une entreprise, c'est-à-dire celui d'une clientèle.»

En 2008, l'entreprise avait déjà atteint 75 employés. «Avec la croissance, il y a un moment où une entreprise a besoin d'une structure qu'elle ne peut pas se payer, poursuit l'entrepreneur. On était rendu là. On faisait de tout à bout de bras.»

Paradoxalement, le problème a été réglé avec une première acquisition. Humagade, une entreprise de 60 employés spécialisée dans les jeux sur téléphone cellulaire, avait déjà mis en place ces structures administratives qui faisaient douloureusement défaut à Frima.

Alors que la croissance de Frima l'obligeait à élargir son équipe de créateurs, des géants du jeu vidéo s'installaient à Québec, avec des moyens dont Frima ne pouvait que rêver. Ubisoft, par exemple, avait alors étalé une large bannière annonçant «Nous recrutons.»

«La bannière était tellement belle que j'avais l'impression que c'était le coût de mon loyer pour l'année», rigole Steve Couture. Frima a réagi en investissant dans les ressources humaines, pour à la fois favoriser la créativité et attirer les talents : paniers de fruits distribués chaque jour, horaires flexibles, transports en commun gratuits, service de location d'auto... Un système de points, récompensant la performance et l'innovation, donne droit à des services de conciliation travailfamille : tonte de gazon, peinture, service de gardiennage...

Et ça marche.

«On a réussi à attirer des gens d'un peu partout, des États-Unis, de France, de Grande-Bretagne «, décrit Steve Couture, en vantant le nouveau dynamisme de la capitale nationale. «Ce n'est plus un problème de déménager à Québec, même pour des Montréalais.»

C'est tout dire.