Les programmes de fidélisation sont devenus de véritables industries à elles seules, soutient Jean-François Ouellet, professeur à HEC Montréal et spécialiste en marketing par bases de données.

Par exemple, la valeur en Bourse du Groupe Aeroplan est plus grande que celle d'Air Canada, l'entreprise qui a mis en place le programme de récompenses en 1984, observe-t-il.

Aujourd'hui distinct de la compagnie aérienne, le spécialiste remarque que le Groupe Aeroplan innove dans le domaine de la gestion de la fidélisation.

L'entreprise vient d'annoncer une alliance stratégique avec Cardlytics, une plateforme utilisant les données de cartes financières individuelles pour envoyer des offres personnalisées aux consommateurs.

Une somme de 23 millions a été investie pour détenir une participation minoritaire dans Cardlytics afin d'importer et de développer le concept dans les banques du Canada.

«C'est le morceau qui manquait au Groupe Aeroplan», affirme, pour sa part, Jacques Nantel, professeur à HEC Montréal.

Il s'agit, selon lui, de la nouvelle génération des programmes de fidélisation.

«L'idée est de prendre l'information sur les comportements des consommateurs et faire en sorte que les primes soient systématiquement orientées en fonction des achats antérieurs, ajoute-t-il. Ceux qui le font très bien, c'est le programme metro&moi.»

Or, metro&moi est un programme unique aux épiceries Metro. Les récompenses ne concernent que leurs succursales et sont déterminées à partir des transactions effectuées chez Metro seulement.

Ce qui différencie Cardlytics, c'est que tous les achats faits à partir d'une carte bancaire sont saisis puis stockés dans des bases de données sécurisées par les institutions financières.

«Ça permet d'aller chercher de l'information qui n'était pas accessible jusqu'à maintenant et qui désormais le devient à des fins de commercialisation», explique le professeur.

Le client d'une institution financière qui aura adopté la solution Cardlytics recevra, à moins d'un refus de sa part, des offres spéciales de marchands directement sur son relevé bancaire électronique, son courriel ou même son téléphone portable.

«C'est un concept qui est très fort aux États-Unis. Cardlytics rejoint 70% des ménages américains», fait valoir Michèle Meier, porte-parole du Groupe Aeroplan.

Cette nouvelle association permettra à son entreprise d'élargir son offre de solutions marketing auprès des institutions bancaires qui souhaitent fidéliser leurs clients, précise-t-elle.

---------------------

Capital One débarque au Québec

Une nouvelle entreprise de cartes de crédit fait son entrée sur le marché québécois.

Il s'agit de Capital One, déjà présente au Canada depuis 1996.

Demeurant bien vague sur les raisons de cet écart entre le lancement du produit au Québec par rapport au reste du pays, Pascal Bricault, directeur au marketing, de Capital One insiste sur le fait qu'il a fallu huit mois pour étudier le marché afin d'offrir un produit qui répondait aux besoins des Québécois.

Parmi les conclusions intéressantes de cette étude, il semble que les Québécois aient une préférence plus marquée envers les remises en argent qu'envers les milles de récompense.

De plus, un Québécois sur deux n'aime pas payer des frais annuels pour avoir des récompenses.