Officiellement, c'est le 1er juin 2011 qu'Ogilvy Renault se joindra au groupe britannique Norton Rose, qui comptera alors près de 2500 avocats dans le monde. Depuis l'annonce, en novembre, le cabinet canadien fait d'ailleurs de grands efforts pour être prêt à temps, administrativement parlant. Il faut intégrer les systèmes - marketing, finances, technologie -, le post-marché, pour reprendre un terme à la mode. Mais pour ce qui est des affaires, Ogilvy Renault agit déjà comme s'il avait fusionné.

«On n'a pas attendu pour se mettre au travail!» dit l'associé directeur John Coleman, très engagé dans le processus d'intégration.

Plusieurs avocats d'Ogilvy ont fait des visites dans les bureaux mondiaux de Norton Rose, notamment à Londres, Sydney et Hong-Kong. Ces échanges professionnels ont pour objectif de faire connaissance, mais surtout de regarder et de creuser les synergies qu'il pourrait y avoir entre les avocats des deux organisations, particulièrement dans les secteurs-clés du cabinet (institutions financières, énergie, infrastructures, technologie, transport et science de la vie). Ainsi, dans le domaine minier, il semble que les deux groupes se complètent bien, à tel point que Me Coleman prédit que Norton Rose sera l'un, sinon le plus important des cabinets en droit minier en Afrique.

L'idée de ce regroupement était au départ de pouvoir accompagner les grands clients du cabinet dans leurs projets internationaux - SNC-Lavalin, Bombardier, la Banque Royale, entre autres. Nul doute que ces grandes sociétés pourront profiter des 38 bureaux de Norton Rose dans le monde.

Avec cette fusion, Ogilvy cherchait aussi à formaliser une relation avec un grand cabinet international de sorte que les références de mandats soient plus systématiques. Là aussi, tout semble bien se dérouler. Le flux de travail dirigé mutuellement a augmenté. À Montréal, les avocats reçoivent déjà des mandats en provenance des autres bureaux du groupe.

«L'offre combinée de nos groupes nous rend attrayants aux yeux de plusieurs clients», dit John Coleman. Il indique que certaines sociétés étrangères ayant des projets au Canada considèrent dorénavant le cabinet avec intérêt, justement en raison de son rapprochement avec un groupe international, alors qu'ils ne l'auraient pas fait auparavant. Mais cela se concrétisera-t-il en vrais mandats? Il faudra sans doute quelques mois, voire quelques années, pour le savoir.