La société iWeb n'a plus besoin de présentation dans le secteur informatique. Pour poursuivre sa croissance, la PME montréalaise lorgne du côté du jeu vidéo, où un nouveau défi se pose pour les éditeurs: héberger les données des joueurs sur un serveur distant, mais pas trop!

L'industrie du jeu vidéo est en ébullition. Alors que les jeux sur console se cherchent, d'autres formes de jeu émergent sur d'autres plateformes, tant du côté des sites de réseautage social, comme Facebook, que sur les nouveaux téléphones intelligents.

Même les téléviseurs deviennent graduellement des plateformes pour le jeu vidéo: en janvier dernier, le fabricant américain Vizio a annoncé qu'un nouveau service de jeu vidéo sur demande sera intégré directement dans ses nouveaux téléviseurs.

Ce service, développé par la société OnLive, est entièrement hébergé sur des serveurs distants, qui n'envoient au téléviseur que le signal vidéo, le traitement de l'information étant fait à distance.

Phénomène récent

Ce phénomène, le jeu vidéo en nuage, est encore tout naissant.

Il s'ajoute à toutes ces autres formes de jeu vidéo qui nécessitent l'utilisation de serveurs afin d'entreposer les données créées par leurs utilisateurs, qu'il s'agisse d'un service de téléchargement sur demande comme Steam, ou d'un simple volet en ligne d'un jeu plus traditionnel.

Dans tous les cas, cela nécessite un accès rapide au serveur, ce qui se traduit par une maxime incontournable pour tout éditeur de jeu vidéo: une proximité géographique des serveurs avec les joueurs, observe Étienne Carrier, directeur du développement des affaires pour iWeb.

«Il y a plusieurs grands éditeurs étrangers qui vendent leurs jeux en Amérique du Nord et qui aimeraient se rapprocher de leur clientèle», observe-t-il.

«Vu de New York, par exemple, la connexion à un serveur à Montréal semblera beaucoup plus rapide qu'une connexion avec un serveur à Hong-Kong, ajoute-t-il. Les jeux en ligne massivement multijoueurs et les jeux sociaux sont en forte croissance, on voit une occasion de faire de nouvelles affaires dans ce marché.»

Ce n'est pas un mince marché: plus d'une centaine de millions de joueurs répartis partout dans le monde sont des habitués des jeux en ligne sous toutes leurs formes. Pour une société pour iWeb, ça représente des revenus potentiels de plusieurs millions de dollars.

Atouts géographiques

C'est un potentiel que perçoit bien la PME montréalaise, qui compte mettre à profit les quelque 34 000 serveurs que contiennent ses quatre centres de données établis dans la région montréalaise.

«On fait valoir nos atouts géographiques aux éditeurs européens et asiatiques. On parle aussi aux éditeurs canadiens: il y a Amazon aux États-Unis, mais de ce côté-ci de la frontière, nous pouvons offrir les mêmes services», explique M. Carrier.

La formule semble marcher. Présente au Game Developers Conference de San Francisco, début mars, iWeb a fait quelques approches auprès de clients potentiels, et la réaction a été très positive, assure son porte-parole.

Montréal possède déjà une forte présence dans l'industrie du jeu vidéo, ce qui constitue un atout pour la PME informatique fondée en 1998.

On verra si ça suffira pour faire également de Montréal la capitale de l'infonuagique!