À sa première participation à l'étude des Employeurs de choix, non seulement la société minière Semafo se classe-t-elle au palmarès, mais en plus, ses résultats sont supérieurs à la moyenne des autres entreprises du secteur des ressources naturelles.

«Toutes catégories confondues, les entreprises en ressources naturelles ont un pointage moyen de 56%, dit Benoît La Salle, président et chef de la direction. Nous avons reçu un pointage de 75%.»

Ce pointage élevé s'explique en partie par la bonne communication entre la haute direction et les employés, explique M. La Salle.

«Quand on exploite des usines situées à 12 000 km du bureau chef, il est essentiel que les employés soient en contact constant avec la direction, dit le président. Depuis des années, nous restons proches d'eux et nous avons plusieurs mécanismes pour communiquer avec eux régulièrement par vidéo. Tout le monde a accès à une présentation sur nos résultats financiers, notre stratégie et nos objectifs.»

Se classer au palmarès tombe à point nommé pour l'entreprise, alors que l'industrie aurifère est aux prises avec une pénurie de main-d'oeuvre d'environ 2000 travailleurs au Québec. C'est ce qui a motivé les dirigeants Semafo à participer à l'étude, pour pouvoir se comparer aux autres entreprises de son secteur et se distinguer comme employeur, ajoute le vice-président.

La structure de Semafo est particulière: elle emploie environ 2200 personnes dans trois pays d'Afrique, soit la Guinée, le Niger et le Burkina Faso. De ce nombre, plus de 90% sont d'origine africaine, tandis que les autres sont des Québécois expatriés, pour la plupart venant de l'Abitibi.

Ces derniers font la navette entre l'Afrique et le Québec sur des quarts de travail de six semaines, ponctués d'un mois de congé. C'est auprès de ces employés québécois que le sondage a été mené, ce qui explique pourquoi la société se classe dans le palmarès des petites et moyennes organisations, où elle a terminé 48e au Canada.

Une mission humanitaire

Semafo est une entreprise de taille modeste si on la compare aux acteurs importants du secteur minier. Sa plus grande force, au dire des dirigeants, est d'avoir inclus un volet humanitaire à sa mission.

«La responsabilité sociale est un élément souvent critiqué dans le secteur des mines, dit Benoît La Salle. Nous avons une mission humanitaire claire, écrite, documentée et communiquée à laquelle tous les employés s'associent. Ils sont fiers d'en faire partie et ils sont très motivés à y contribuer. Ils ont un sentiment d'appartenance très développé.»

L'entreprise s'est engagée à faire travailler le plus grand nombre possible de personnes en provenance des villages avoisinant ses sites et leur fournit des programmes de santé et d'éducation. De plus, par l'intermédiaire d'une fondation, elle anime différentes initiatives communautaires dans les villages, par exemple des distributions de livres auxquels les employés aiment beaucoup participer.

«Nos employés, qui sont là pour former les employés africains, sont contents de voir les progrès que ceux-ci réalisent. Ils voient aussi très bien l'importance de la mine sur le développement économique et social de la région, et ils constatent que leur travail contribue à faire une différence», dit Alain Mélanson, vice-président, ressources humaines.

D'autres projets sont sur la table pour contribuer à améliorer les conditions de vie locales: l'implantation de projets d'énergie solaire qui permettront bientôt, grâce à des panneaux photovoltaïques, de produire de l'électricité qui alimentera les sites de l'entreprise et les villages avoisinants.