CIMA « vient de fracasser son propre record. Cette année, la firme de génie-conseil de Laval se retrouve en quatrième place au palmarès des 50 Employeurs de choix au Canada.

L'an dernier, elle y occupait le cinquième rang. Il s'agissait d'ailleurs du meilleur score jamais enregistré par une entreprise dont le siège social est situé au Québec.

Le président de CIMA ", Kasimir Olechnowicz, est évidemment heureux des résultats. Assez pour déboucher le mousseux. Mais on pourra pleinement mesurer la félicité de cet ingénieur le jour où son entreprise trônera au premier rang du palmarès. Il se donne encore trois ans pour y arriver.

«Oui, je suis content. Je viens d'ailleurs de finir ma tournée des employés. Je veux non seulement que nous devenions numéro un au Canada, mais je souhaite également que nous le devenions en Amérique du Nord et, pourquoi pas, à l'échelle mondiale», explique M. Olechnowicz.

Forte croissance

CIMA " a connu une très forte croissance (plus de 20%) ces dernières années. Au cours des 18 derniers mois, elle est passée de 1300 à 1700 employés.

Bref, elle a dû gérer l'arrivée de 400 nouveaux employés. Cela expliquerait en partie, estime le grand patron, pourquoi l'entreprise n'a que légèrement amélioré son score à ce palmarès compilé depuis 12 ans par les consultants en ressources humaines Hewitt&Associés. CIMA " en est à sa cinquième participation.

«S'il y a eu des équipes moins performantes, c'était surtout à cause du gestionnaire immédiat. Il est difficile de savoir si une personne est un bon leader. Pour moi, le leader doit être un cheerleader qui soutient ses troupes. Identifier les bons gestionnaires et leur donner la bonne formation, c'est là l'un de nos grands défis», explique Kasimir Olechnowicz.

Andrée Mercier, associée principale au bureau montréalais de Aon-Hewitt, partage cet avis.

«CIMA " embauche beaucoup. Quand la croissance est forte, c'est tout un défi d'intégrer tous les nouveaux employés. Ça représente une surcharge de travail. Même les meilleurs gestionnaires peuvent connaître des ratés dans un tel contexte», dit-elle.

Génération Y

Qu'à cela ne tienne, la firme lavaloise s'en tire plus qu'honorablement auprès de la génération Y, reconnue pour être plus volage, moins fidèle. Près de 300 des 400 nouveaux employés de CIMA " sont issus de la génération Y, c'est-à-dire âgés de moins de 30 ans.

«Les Y veulent des responsabilités rapidement, mais ils ont des horaires différents; ils entrent au boulot plus tard, la conciliation travail-famille est importante pour eux. Nous respectons tout cela. Et comme ils sont avides de connaissances, nous avons mis en place un système de mentorat à l'interne. Les mentors ne sont pas là pour dicter quoi que ce soit; ils sont là pour répondre aux questions des jeunes», dit M. Olechnowicz.

Fait intéressant: CIMA " n'embauche pas que de jeunes ingénieurs. Parmi sa nouvelle cohorte, on compte un ingénieur de 80 ans qui possède une grande expérience internationale dans la construction de centres hospitaliers. L'octogénaire est actuellement affecté au projet de construction du nouveau centre universitaire de santé McGill (CUSM).

»Méritocratie»

On ne fait d'ailleurs pas de discrimination chez CIMA ". Un ingénieur junior peut gagner plus qu'un ingénieur senior.

«Nous évoluons dans une «méritocratie». On fonctionne au mérite. On veut que les gens se sentent valorisés», dit le président de l'entreprise qui compte environ 150 employés en Afrique.

La mobilisation, qui atteint près de 90% chez CIMA", ne passe plus uniquement par la rémunération, croit Kasimir Olechnowicz. Oui, dit-il, son entreprise doit offrir de salaires plus élevés que la moyenne. Mais la force d'une bonne organisation passe par la reconnaissance non financière, notamment la responsabilisation des employés, la confiance qu'on leur confère, les possibilités d'avancement offertes, etc.

Le grand patron est d'ailleurs un adepte de l'expression «gagnant-gagnant». Selon lui, il faut redistribuer la richesse dans une entreprise. «Plus on donne à nos gens, plus ils nous le rendent. Mes associés (115 au total) étaient plus réticents en affirmant que si on donne trop, il y aura moins de profits. Je les ai convaincus du contraire», dit le plus simplement du monde ce joggeur qui court en moyenne 50 km par semaine.

Kasimir Olechnowicz veut continuer à faire des heureux, en insistant bien sûr pour qu'on le lui rende bien.

CIMA " entend poursuivre son expansion dans le reste du Canada. À moyen terme, le président de la firme de génie-conseil espère compter 4000 employés.