Vous désirez être un employeur de choix? Faites alors en sorte de mobiliser tous vos gestionnaires, du PDG au simple superviseur, en passant par les cadres intermédiaires.

C'est ce que recommande Andrée Mercier, associée principale au bureau montréalais de Aon-Hewitt.

«La baisse de mobilisation à travers les niveaux de gestionnaires est quelque chose que nous relevons de façon régulière dans l'étude annuelle des employeurs de choix. La corrélation entre efficacité du leadership et mobilisation est de 83%. C'est devenu un enjeu important pour les organisations», explique Mme Mercier, qui a participé à l'élaboration de l'étude 2011 des 50 employeurs de choix au Canada.

Ainsi, dans une entreprise normale, les membres de la haute direction auront en moyenne un taux de mobilisation d'environ 95%. Ce qui est tout à fait normal, puisque ce sont eux qui détiennent le pouvoir, qui sont dans le feu de l'action, bref qui se sentent habituellement le plus impliqués.

Glissement

Un glissement s'amorce toutefois plus on descend dans la hiérarchie.

Les cadres supérieurs, c'est-à-dire ceux qui se rapportent à la haute direction, ne sont mobilisés qu'à 79%. Une baisse de 16% par rapport à leurs supérieurs.

«Est-ce que la communication envers eux est assez forte? Est-ce qu'on les utilise à leur plein potentiel? Ils sont une courroie de transmission qu'il ne faut pas négliger», affirme Andrée Mercier.

Les cadres intermédiaires ont un score de 71%, alors que les superviseurs et les chefs d'équipe ne sont mobilisés qu'à 69%. Autrement dit, un «petit boss» sur trois n'est pas motivé, ce qui est énorme, selon Mme Mercier. «Les employés ne sont pas dupes; ils le sentent quand leur patron immédiat n'a pas à coeur son travail», croit-elle.

Étonnamment, précise Andrée Mercier, la baisse de mobilisation à travers les niveaux de gestionnaires est également observée chez les meilleurs employeurs. «Mais disons que la pente entre la haute direction et les superviseurs est moins abrupte», souligne-t-elle.

Chiffres à l'appui, elle affirme que, dans les entreprises à haut rendement, donc parmi les employeurs de choix, la mobilisation dans la haute direction passe de 95% à 99%. Chez les cadres supérieurs, elle bondit de 79% à 87%. Quant aux cadres intermédiaires, ils sont mobilisés à 81% au lieu de 71%. Enfin, les superviseurs affichent un score de 79%, contre 69%.

«Ça démontre que ce n'est pas évident de mobiliser tout le monde dans une entreprise. Plus on s'éloigne de la haute direction, plus c'est facile de perdre la vision première. Les employeurs de choix s'assurent que tout le monde comprend le message. Et cela passe par les gestionnaires», conclut Andrée Mercier.