Les nouvelles plateformes numériques mises en place par les géants informatiques permettent d'aller au-delà des frontières politiques, et au-delà des frontières géographiques.

En moyenne, les trois quarts des exportations québécoises s'en vont aux États-Unis. C'est une destination évidente: c'est le seul pays qui touche à la frontière québécoise.

Ce n'est pas un atout pour Druide informatique, une entreprise qui vend depuis 1996 des logiciels d'aide à l'écriture en français. Avec l'avènement du commerce électronique au début du siècle, Druide est entrée dans une ère de croissance ininterrompue. Cette année encore, la croissance sera supérieure à 20%, avec un chiffre d'affaires supérieur à 8,5 millions de dollars.

La raison est simple: l'accès au marché de la francophonie est grandement facilité par le numérique. Près des deux tiers (64%) des ventes pour le plus récent produit de Druide, appelé Antidote Mobile, se font en France. Au total, 84% du marché de ce logiciel est à l'extérieur du Canada et de l'Amérique du Nord.

«C'est notre plus grand succès à l'international, ça ne fait aucun doute», dit André D'Orsonnens, cofondateur de Druide informatique. «En France, l'application ne dérougit pas: elle figure parmi les plus grands vendeurs depuis qu'elle a été lancée il y a deux ans», précise-t-il.

Pour Druide, le succès n'était pas une question de marketing ou de design: il suffit d'être présent.

Des géants comme Apple, Google et Microsoft se proposent même pour aplanir les difficultés liées à l'exportation. Ils offrent tous les outils pour vendre partout dans le monde, et ils prennent une part moins importante des revenus qu'il en coûterait pour faire toutes les démarches soi-même, constatent MM. Vandal et D'Orsonnens.

«Nous avons 7 millions de clients potentiels en Amérique du Nord. Il y en a des dizaines de millions en Europe. Pour nous, ça fait toute la différence», conclut André D'Orsonnens.