Il y a 20 ans, quiconque parlait ouvertement de relève était vu comme un extraterrestre.

Aujourd'hui, même si le sujet est connu, qu'il fait l'objet de conférences et qu'on l'enseigne dans les universités, il suscite encore un certain malaise. Comme si le fait de céder sa place ou de vendre son entreprise, bref de tirer sa révérence, était quelque chose de tabou.

«Il n'y a rien de vraiment agréable à penser qu'on est proche de la fin. Il y a un côté très émotif autour de tout ce qui touche la relève», explique Jean-Claude Arsenault, comptable agréé et associé à la section Fusions et acquisitions chez Samson, Bélaire, Deloitte et Touche.

Les chiffres sont là pour le prouver, dit-il. Selon des statistiques émanant de l'Institut québécois des familles en affaires (IQFA), entre 60 et 65% des entreprises n'ont pas de plan structuré concernant leur avenir.

«Ou bien les gens ne veulent pas en parler, ou bien ils pensent que ça va se régler tout seul», ajoute M. Arsenault, également conférencier auprès d'entreprises et de maisons d'enseignement supérieur du Québec.

Ressources

Pourtant, poursuit le comptable, ce ne sont pas les ressources ni les outils d'aide qui manquent.

Chaque université québécoise ou presque a mis sur pied son propre centre d'études consacré à la relève.

De nombreux organismes, dont l'Institut québécois des familles en affaires (IQFA) ou l'Association canadienne de l'entreprise familiale (CAFE), ont vu le jour ces dernières années.

Même les CLD s'y intéressent et envoient certains de leurs employés recevoir une formation sur la relève en entreprise.