L'INNOVATION: un « agrégateur » de données financières dont la tâche est d'accéder à l'historique des transactions des clients des institutions bancaires, avec leur approbation. Ces informations sont ensuite rendues disponibles pour d'autres entreprises - assureurs, applications de planification budgétaire, prêteurs -, ce qui leur permet de valider les données financières de leurs clients.

QUI ?

Yves-Gabriel Leboeuf, Frédérick Lavoie et Julien Dubé-Cousineau travaillaient dans différents projets alliant la finance et la technologie quand un constat les a frappés : « J'ai remarqué qu'on rencontrait toujours le même problème : l'accès aux données financières, raconte M. Leboeuf, aujourd'hui PDG de Flinks. Chaque banque garde ses propres données, mais pour bâtir des applications financières fortes, il faut avoir accès à ces données. »

Sébastien Demers s'est joint aux fondateurs et occupe aujourd'hui le poste de chef des opérations financières. Après sept mois de préparation, Flinks est officiellement née il y a six mois et compte déjà une centaine d'entreprises parmi ses clients. Elle offre sa plateforme qui se charge d'aller grappiller automatiquement l'information financière nécessaire pour leurs activités.

Installée dans des bureaux loués chez WeWork, un espace de travail partagé près du Centre Bell, l'entreprise embauche sans cesse et a atteint la vingtaine d'employés. Elle devrait emménager incessamment dans des locaux plus grands.

COMMENT ÇA MARCHE ?

Supposons que vous voulez demander un prêt personnel à une institution comme Borrowell, dont le processus de demande est entièrement en ligne. Comment l'entreprise peut-elle s'assurer que les informations financières que vous indiquez sont valides ? Vous n'aurez qu'à entrer vos informations d'accès à votre compte bancaire sur le site de Borrowell qui, lui, utilise la plateforme de Flinks. Vos informations financières seront automatiquement transférées.

Flinks fonctionne de deux manières : soit sa plateforme va simplement « gratter » les informations disponibles en accédant à votre compte, soit elle se branche directement sur la base de données d'une institution partenaire - elle en compte trois jusqu'à maintenant.

« Le processus est entièrement transparent pour l'utilisateur. C'est un grand défi de pouvoir se connecter sur différentes institutions financières, les technologies évoluent. » - Yves-Gabriel Leboeuf

Chez Flinks, on assure qu'on ne peut aller chercher d'autres informations que celles qui ont été autorisées par le client. « On n'est pas capables d'aller chercher votre numéro d'assurance sociale ou de carte de crédit, dit Sébastien Demers. On n'est pas Equifax. On ne fait que du transport de données, pas de l'analyse. »

L'AVENIR

En matière de finances, la clé est la crédibilité. Pas évident pour une fintech montréalaise naissante de convaincre des entreprises brassant des milliards que sa technologie est fiable et peut leur être utile. « Ç'a été le défi dès le jour 1, indique M. Leboeuf. On s'est fait auditer souvent par nos clients qui voulaient s'assurer de toute notre infrastructure. »

La réputation est manifestement en train de se bâtir, puisque l'autre grand défi de Flinks est de gérer sa croissance rapide. « Passez le mot, on recrute ! lance M. Demers. On est dans un secteur en croissance et en redéfinition, ça prend des talents. »

On a déjà l'oeil sur l'étranger et on a commencé à explorer de nouveaux marchés à l'extérieur du Canada.

Le grand projet à moyen terme est d'injecter de l'intelligence artificielle dans la plateforme de Flinks, « pour aider certains clients à prendre des décisions, filtrer les données pour trouver des patterns », précise Gabriel Leboeuf.

photo IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Sébastien Demers et Yves-Gabriel Leboeuf