L'INNOVATION: Pour détecter les obstructions du système pulmonaire, communes dans les cas d'asthme, d'emphysème et de bronchite chronique, Thorasys a mis au point un petit appareil qui mesure aisément la fonction pulmonaire du patient, en tout lieu, sans équipement intrusif ni techniques respiratoires spécifiques. Tout en lignes douces, coloré, portatif, le tremoFlo C-100 rassure les enfants sans infantiliser les adultes.

Qui ?

Installée à Montréal depuis 2014, Thorasys a été fondée quelques années plus tôt par deux docteurs en sciences respiratoires formés à l'Université McGill, Geoffrey Maksym et Thomas Schuessler, président-directeur général de l'entreprise.

Consultant en appareils médicaux, l'ingénieur Sébastien Jutras s'est joint à l'entreprise en 2012 comme vice-président et actionnaire.

Le principe

La méthode des oscillations forcées consiste à induire des variations cycliques de pression dans le souffle du patient - des oscillations - , pour ensuite mesurer de quelle manière elles ont influé sur le débit et la pression d'air.

On peut ainsi déduire par des transformations mathématiques la présence et l'emplacement d'obstructions dans les voies respiratoires. Plus de 4 millions de dollars et près de quatre ans de recherche ont été consacrés au développement du termoFlo C-100.

« On n'a pas inventé la technique de mesure. On l'a drôlement raffinée et démocratisée. On l'a rendue moins chère, beaucoup plus portable, plus attrayante, avec un logiciel qui est plus facile à utiliser. » - Sébastien Jutras

Le produit

L'innovation brevetée réside dans la manière de produire les oscillations. Alors que certains concurrents utilisent un haut-parleur de basse fréquence dans une volumineuse station, le petit appareil met plutôt une fine membrane en vibration. Mue par un moteur électrique, elle produit simultanément neuf fréquences variant de 5 à 37 Hz.

Les variations de pression et de débit dans le souffle du patient sont détectées par deux transducteurs. Le très court tunnel de l'appareil limite l'accumulation de CO2, un facteur perturbant chez les concurrents moins compacts.

Le patient respire normalement au travers de l'appareil. La mesure est prise en 16 secondes et répétée trois fois. L'embout buccal, jetable après usage, comporte un filtre antiviral et antibactérien.

L'appareil aux lignes douces, sans agressivité technique, peut être tenu à deux mains par l'opérateur. Des interrupteurs de chaque côté de la poignée parabolique permettent une mise en marche avec la main gauche ou droite. La conception est l'oeuvre de la firme montréalaise LB2 Design. L'assemblage est réalisé au siège social de l'entreprise, à Montréal.

Le socle contient les circuits imprimés qui gèrent les fonctions de l'appareil. Une application fait apparaître les résultats à l'écran d'un portable, sous forme de graphiques et de barres graduées du vert (normal) au rouge (problème).

L'avenir

Thorasys annonce aujourd'hui un investissement de 1,3 million consenti par Anges Québec - une bouffée d'air pour mieux foncer. Cet apport de capitaux servira notamment à accélérer la commercialisation du tremoFlo C-100.

L'appareil est actuellement distribué dans 24 pays. L'homologation pour les États-Unis devrait être obtenue d'ici quelques semaines. Une centaine d'appareils ont été vendus jusqu'à présent, au prix d'environ 15 000 $.

Photo Martin Tremblay, La Presse

Sébastien Jutras est ingénieur et consultant en appareils médicaux. Il s’est joint à Thorasys en 2012 comme vice-président et actionnaire.