Une proportion importante des nouveaux produits lancés sur le marché ne va pas très loin. Mauvaises études de marché? C'est plutôt que, très souvent, il n'y a pas d'études de marché du tout, croit Thomas Sychterz.

Ingénieur et MBA, l'entrepreneur a eu l'idée d'aider les entreprises à améliorer leur produit avant de le commercialiser, plutôt que de se croiser les doigts et espérer que ça marche.

Ça a donné LaunchLeap, une plateforme que les entreprises peuvent utiliser pour parler à leurs clients existants ou leurs clients potentiels avant de mettre sur le marché un produit ou un service.

«Les grandes entreprises le font, mais pas les petites, parce qu'elles manquent de moyens», explique-t-il.

L'outil a été conçu avec le concours d'un spécialiste du web, Arthur Juchereau, et le soutien d'un vétéran du monde des affaires, Michael Novak, ancien vice-président de SNC-Lavalin.

C'est une idée simple, dit Thomas Sychterz. «On dit aux gens: voici mon idée, dis-moi ce que tu en penses.»

Faire participer le client

Les tests réalisés avec la petite entreprise montréalaise Raplapla ont donné des résultats positifs. «Les gens souhaitent donner leur avis, explique Thomas Schyterz. Quand on fait participer un client, acheter le nouveau produit l'intéresse plus et il est prêt à payer plus cher.»

Le consommateur est content, l'entreprise y gagne aussi. À moins qu'elle s'inquiète de se faire voler son idée par la concurrence? «C'est un risque, mais aujourd'hui, tout va très vite. Si on cache son idée, quelqu'un d'autre va la sortir avant soi.»

Petites ou grandes

Les artisans de LaunchLeap ont découvert que leur outil, pensé pour la petite entreprise, intéresse aussi des entreprises pas si petites que ça. C'est le cas de Tata Communications et de quelques autres, qui ont généré récemment les premiers revenus de la nouvelle entreprise.

Thomas Schyterz a fait ses premières armes d'entrepreneur avec Wipebook, un cahier aux pages effaçables pour le plaisir de tracer des lignes avec un crayon dans un univers de tablettes et de téléphones intelligents.

L'entrepreneur veut maintenant renouveler la façon de faire des études de marché, qui n'a pas changé depuis 40 ans. Il en a discuté avec plusieurs entreprises, et il a peaufiné son projet avec des spécialistes du marketing, comme Jacques Nantel.

LaunchLeap a mûri dans l'accélérateur d'entreprises de HEC Montréal avant de s'installer pendant l'été au centre-ville de Montréal.

L'objectif est maintenant de recruter des clients, qui peuvent faire connaissance gratuitement avec la plateforme avant de l'utiliser.

En faisant cheminer son projet, Thomas Schyterz s'est rendu compte que les PME québécoises ne se servent pas beaucoup du potentiel énorme du web. «Beaucoup n'ont même pas de site internet. C'est triste», dit-il.

LaunchLeap a donc décidé d'aider les entreprises intéressées par son service à commencer par le commencement. «On offre des services de consultation et on les aide dans leur évolution.»

L'entreprise s'est aussi fait connaître lors d'une tournée en région. Elle participera au Web Summit de Dublin, en Irlande, au début du mois prochain. C'est la beauté de LaunchLeap, selon son fondateur. «On a la possibilité de toucher beaucoup de monde, un peu partout.»

LaunchLeap

> Qui: Thomas Sychterz, Michael Novak, Arthur Juchereau

> L'idée: une plateforme pour tester les nouveaux produits

> L'ambition: amener le pouvoir du web aux petites entreprises

> Ils y croient et y ont investi de l'argent: Thomas Sychterz et Michael Novak