Gérer un projet, pour Gervais Rioux, a un petit quelque chose de révolutionnaire. Cet ancien champion cycliste est président et cofondateur d'Argon 18, un fabricant de vélos haut de gamme présent dans 62 pays. Conférencier au symposium annuel de PMI-Montréal, il a accepté de nous révéler quelques éléments de sa vision.

1. DÉFINIR SA MISSION ET EN FAIRE PART

Avant de se lancer dans la gestion d'un projet, il faut prendre le temps de bien définir la mission de son entreprise. Argon 18, par exemple, souhaite devenir le meilleur fabricant de vélos de route, de triathlon et de piste du monde.

« Il faut faire part de sa vision à ses employés et à toute nouvelle personne qui vient travailler dans l'entreprise », explique Gervais Rioux.

2. TOUJOURS REVENIR À SA MISSION

Lorsqu'on gère un projet, on se retrouve inévitablement devant des obstacles, des dilemmes.

Gervais Rioux encourage les idées ambitieuses, mais lorsqu'il se retrouve aux prises avec un problème et qu'il doit faire des choix difficiles, il se reporte continuellement à la mission de son entreprise.

« Il faut reprendre le cahier des charges pour ne pas perdre de vue ses objectifs précis, explique le président d'Argon 18. Cela aide énormément lorsque vient le temps de prendre des décisions. Si nous voulons devenir les meilleurs dans un domaine, il y a certains compromis qu'on ne peut pas faire, puisque cela aurait comme conséquence de nous amener vers le bas de gamme, ou à être trop semblables à la masse. Il faut rester concentré sur sa mission. »

3. PROFITER DE L'APPORT DE CHACUN

Si on veut améliorer, ou même révolutionner un produit ou un service, on bénéficiera de l'apport de tous.

« Il faut s'assurer de faire participer tout le monde dans l'entreprise à la recherche de solutions, dit l'entrepreneur qui a une trentaine d'employés. Il y a toujours des solutions aux problèmes qui surgissent. Il faut motiver ses gens, leur permettre d'utiliser leur créativité afin qu'on les trouve. C'est un travail d'équipe. »

Dans sa recherche continuelle de l'amélioration, Gervais Rioux se sert également énormément des commentaires de sa clientèle.

4. SE REMETTRE EN QUESTION

Avoir une mission, des objectifs clairs, c'est bien. Mais cela n'empêche pas de gagner à se remettre en question.

« Par exemple, on avait déjà prévu créer un nouveau système d'hydratation pour un vélo, puis on a réalisé que ce qu'on pourrait amener sur le marché n'aurait aucun avantage par rapport aux produits existants. Un acteur se démarquait particulièrement dans le marché, alors on a décidé finalement d'acheter son produit. On parle ici d'un accessoire, alors cela ne nous enlevait rien par rapport à nos vélos. Puis, si on s'était entêtés, cela aurait retardé la livraison. Il ne faut pas toujours avoir la tête dure. Si on crée quelque chose, il faut vraiment que cela ait de la valeur ajoutée. Il faut bien connaître ce qui se trouve sur le marché et ce que fait la concurrence. Il ne faut pas égaler des produits, il faut faire mieux. »

Le symposium annuel de PMI-Montréal, un regroupement de professionnels en gestion de projet de plusieurs régions du Québec, se déroule les 6 et 7 octobre au Centre Mont-Royal.