Cet été, La Presse Affaires dresse un portrait de PME qui participent à la réalisation des festivals et grands événements au Québec.

C'est la musique et les festivals qui ont attiré Gwenaël Le Bodic à Montréal, et c'est la musique et les festivals qui le font vivre aujourd'hui.

Greencopper est l'entreprise derrière les applications mobiles du Festival de jazz et de tous les festivals d'envergure au Québec. Son expertise est maintenant reconnue dans le monde des organisateurs d'événements et un peu partout sur la planète.

C'est la fréquentation des festivals qui fait réaliser à Gwenaël Le Bodic le potentiel de la communication mobile pour les festivaliers.

« J'étais un festivalier, mais je ne connaissais pas le monde de la musique. Je suis allé cogner à la porte de Pop Montréal. » 

Développeur de logiciels et titulaire d'un doctorat en communications mobiles, Gwenaël Le Bodic s'est mis au travail chez lui pour Pop Montréal. L'année suivante, c'est le Festival de jazz qui a eu recours aux services de Greencopper.

Aujourd'hui, personne dans le monde ne travaille avec autant de festivals que son équipe de 25 personnes installées dans l'ancienne usine RCA du quartier Saint-Henri.

Une gamme de services

Le logiciel de Greencopper offre toute une gamme de services au festivalier qui télécharge l'application (gratuite) sur son téléphone. Il peut écouter la musique d'un artiste avant de décider d'acheter un billet et acheter son billet. Parce qu'il est connecté, il reçoit des alertes personnalisées quand un spectacle correspond aux goûts qu'il a déjà exprimés sur Facebook.

Ce sont de petits émetteurs, les bicons, disséminés sur le site des événements qui permettent de rester en contact avec les festivaliers.

Aucun festival ne peut se passer d'applications mobiles, mais aucun ne veut non plus se lancer dans la conception de ce genre d'outils technologiques. Le modèle d'affaires est simple. « On développe le logiciel et on le fait évoluer et on vend les droits d'utilisation », résume le président.

Avec le temps, les applications mobiles ont attiré des commanditaires et ces nouveaux revenus pour les festivals sont maintenant supérieurs au coût d'utilisation des services de Greencopper.

L'utilisation des applications est en augmentation constante, mais elle varie selon les événements. « C'est moins dans un festival de musique classique que dans un festival de musique électronique », explique-t-il.

Ça dépend aussi des pays. En Scandinavie, c'est 80 % des festivaliers qui s'en servent, beaucoup moins au Canada et en France. « La règle d'or, c'est de 20 à 30 % », dit Gwenaël Le Bodic.

L'équipe offre à ses clients du soutien 24 heures sur 24 en plusieurs langues. « S'il y a un problème dans un festival au Danemark, on se lève à 3 h du matin pour le régler. »

Du plus gros au plus petit

Greencopper fait tout le développement de son produit à Montréal, et c'est de Montréal qu'elle veut poursuivre son expansion ailleurs dans le monde.

« Montréal reste la ville dans le monde où il y a la plus grande concentration de festivals. Mais c'est quand même un marché trop petit pour justifier le développement d'un produit comme le nôtre, qui coûte très cher. » 

Après avoir recruté les plus gros événements, Greencopper vise maintenant les plus petits festivals. « Travailler avec 300 festivals, c'est bien, mais nous nous sommes demandé comment offrir notre technologie aux milliers de festivals qui existent dans le monde. »

La réponse est golive.fm, un service qui s'adresse aux événements de plus petite envergure, aux budgets plus limités. L'organisation se connecte à la plateforme et construit son application personnalisée. Elle confie ensuite à Greencopper le reste des opérations.

Lancée en février dernier, cette initiative a intéressé 300 organisations et 21 applis ont été développées.

Un jour, croit le président de l'entreprise, golive.fm pourrait devenir une source de revenus plus importante que les grands événements qui l'ont lancée.

Le marché est énorme. « Sa taille dépend de la définition de ce qu'est un festival. Ça peut être 10 000, 20 000 ou 30 000. »

Petits ou grands, les festivals restent une des grandes passions du fondateur de Greencopper. « Mettre sa pierre à l'édifice d'un événement culturel, c'est très enrichissant, dit-il. Voir des gens utiliser l'application pendant les concerts, c'est génial. »