Comme les sept autres équipes de la cuvée automne 2014 de l'incubateur FounderFuel, les bâtisseurs de Selective Few avaient besoin d'un peu de repos, hier.

Andrew Peker, Jeremy Weiss, Alexandre Leclair et Anthony Buffet viennent de passer au travers d'un énorme sprint de travail qui les a menés, mardi soir, sur les planches du Théâtre Rialto, où ils ont présenté leur entreprise devant des investisseurs potentiels dans le cadre du «Demo Day» de FounderFuel.

Amis depuis leur enfance et âgés de 25 ans, Andrew Peker et Jeremy Weiss ont respectivement quitté des études en administration et en finance pour lancer leur entreprise.

L'idée derrière Selective Few n'a rien de révolutionnaire. Il s'agit d'offrir aux détaillants indépendants de vêtements de luxe une plateforme qui leur permettra de vendre en ligne. Son succès potentiel repose donc davantage sur l'exécution et, à ce chapitre, les bases semblent bien installées.

C'est après avoir travaillé comme vendeur chez Holt Renfrew et un détaillant de luxe montréalais, puis au sein du détaillant en ligne haut de gamme SSense, qu'Andrew Peker a «vu la différence qu'il y avait entre un magasin de luxe avec pignon sur rue et un détaillant en ligne» et été tenté d'emmener l'un vers l'autre.

L'entreprise se donne donc pour objectif de regrouper dans une même boutique virtuelle les produits uniques offerts par différents détaillants.

«En les regroupant, on crée une masse critique, explique M. Peker. C'est bon pour eux, pour nous et pour les consommateurs.»

Les détaillants n'ont à s'occuper de rien, ou presque. Le marketing, la prise de photos et l'envoi des produits, par exemple, sont tous pris en charge par Selective Few. Dans le dernier cas, on fournit des boîtes de bonne qualité au détaillant, qui n'a plus qu'à y placer son produit et l'étiquette d'envoi imprimée automatiquement lorsqu'il reçoit une commande.

«C'est plus facile pour eux de vendre en passant par nous que par leur propre site», résume Jeremy Weiss.

«Ces gens-là veulent être des détaillants avec pignon sur rue, ajoute M. Peker. Pour eux, gérer une séance photo ou des livraisons, ce n'est pas leur travail et ça coûte cher.»

C'est d'ailleurs une autre des particularités de l'offre de Selective Few: les détaillants n'ont pas à débourser le moindre dollar à l'avance. La jeune entreprise se contente d'une commission sur les ventes.

«J'ai travaillé dans ces magasins, je connais leur situation, la gestion des liquidités est un enjeu pour eux. Ça ne fonctionnerait tout simplement pas en leur demandant un montant à l'avance», estime M. Peker.

Deux détaillants, tous deux installés à Toronto, affichent déjà leurs produits sur la plateforme de Selective Few. Le premier, Uncle Otis, a aussi été le tout premier à répondre aux nombreux courriels de sollicitation envoyés par Andrew Peker et Jeremy Weiss à leurs débuts.

«Il nous a répondu qu'il était intéressé à nous rencontrer, nous sommes sautés dans l'auto et sommes partis à Toronto, comme ça, pour un seul rendez-vous.»

Sept autres détaillants ont déjà signalé leur intérêt et seront activés en janvier, ajoutant du même coup les villes de Montréal, Vancouver et Calgary au portefeuille de l'entreprise.

Mardi, Selective Few a aussi annoncé la signature d'un partenariat avec une autre entreprise technologique montréalaise du secteur, Lightspeed. Les produits des deux partenaires ont été rendus compatibles, de façon notamment à permettre la mise à jour instantanée des inventaires découlant des ventes réalisées par l'entremise de Selective Few.

Il s'agira à la fois d'une étape de moins à réaliser pour les détaillants et d'une porte d'entrée pour Selective Few, les solutions de points de vente de Lightspeed étant très populaires dans ce type de boutiques.

SELECTIVE FEW



Qui: Andrew Peker, Jeremy Weiss, Alexandre Leclair et Anthony Buffet

L'idée: Un site de vente en ligne regroupant des détaillants de vêtements de luxe

L'ambition: Donner aux consommateurs accès aux produits de luxe les plus uniques et diversifiés au monde, dans un environnement en ligne attrayant.

Ils y croient et y ont investi de l'argent: Andrew Peker, Jeremy Weiss, Real Ventures