Gérer une entreprise, c'est notamment apprendre à travailler avec une constellation de fournisseurs, d'entreprises de service et de sous-traitants. Des partenaires d'affaires qu'il faut sélectionner avec soin. Nancie Ferron, de Maison Lavande, confie comment son conjoint et elle ont déniché leurs partenaires d'affaires.

Le printemps de l'année 2008 aura marqué un grand virage dans la vie de Nancie Ferron et de Daniel Joannette. La station TQS où le couple de journalistes travaillait fermait son service de nouvelles. Les deux perdaient du coup leur emploi.

Mais la mauvaise nouvelle n'aura affecté qu'un temps le duo. C'est que ce dernier avait déjà entamé un nouveau projet sur ses terres de Saint-Eustache: celui de lancer une production de lavande et de fabriquer des produits à partir de sa fleur.

«On n'avait aucune connaissance en entrepreneuriat et en parfumerie, se souvient Nancie Ferron, mais on n'avait pas peur d'aller cogner aux portes pour chercher de l'information.»

Fort de sa débrouillardise, le couple déniche un premier laboratoire avec lequel développer des produits de soins de beauté, puis un autre pour ses produits pour la maison. Le processus de création a été si efficace que Maison Lavande ouvrait officiellement ses portes l'année suivante. En plus de permettre au public de visiter ses champs, la petite entreprise offrait déjà sur place des produits issus de sa propre production florale.

Apprendre à gérer toutes les étapes de production ne s'est toutefois pas fait sans peine, raconte Nancie Ferron. «Tout est à apprendre quand on commence, dit-elle. Trouver les bons fournisseurs, par exemple, c'est très compliqué, particulièrement pour tout ce qui touche l'emballage.»

C'est qu'il faut aller loin pour trouver des fournisseurs de contenants et de bouchons. «Tout ou presque est fait en Chine, et les volumes sont énormes, souligne l'ex-journaliste. Quand on commence, on ne peut pas acheter ça par coups de 20 000 unités.

«Il faut alors se tourner vers des revendeurs qui vendent en plus petits lots, mais leurs prix sont beaucoup plus élevés, et n'ont souvent pas d'allure.»

En magasinant ses fournisseurs et entreprises de services, le couple réussit finalement à dénicher une série d'entreprises avec lesquelles faire affaire. Aujourd'hui, c'est de 15 à 20 entreprises qui gravitent autour de l'univers de Maison Lavande, des laboratoires, des fournisseurs de contenants et d'étiquettes, en plus de services de distribution.

Évolution contrôlée

Cinq ans après l'ouverture officielle de ses champs au public, l'entreprise de Saint-Eustache voit progressivement la part de ses activités d'agrotourisme céder le pas à celle de la vente.

«Le champ de lavande, c'est notre produit d'appel, explique Nancie Ferron, mais ça ne dure que six semaines.»

Ainsi, à son point de vente de Saint-Eustache, et à des marchés éphémères de Noël, la PME a ajouté une boutique dans deux centres commerciaux de la région de Montréal. Deux autres devraient ouvrir l'automne prochain, selon l'ex-journaliste.

L'entreprise a aussi refait son site internet. Depuis, les ventes en ligne de sa soixantaine de produits ont grimpé en flèche. Une hausse de 75% au cours de la dernière année.

Suivant cette mouvance, Maison Lavande s'affiche désormais avant tout comme une parfumerie, délaissant son image de site d'agrotourisme. «C'était une évolution voulue, dit Nancie Ferron. On se rend là où on voulait se rendre dès le départ.»

MAISON LAVANDE

LE DÉFI

Alors qu'ils se lançaient dans la culture de lavande, le couple d'entrepreneurs souhaitait aussi produire des parfums et autres produits dérivés.

LA SOLUTION

Pour développer son offre, mais aussi gérer les étapes de l'emballage et de la distribution de ses produits, le duo a fait affaire avec une gamme de fournisseurs et d'entreprises de service.

LE PORTRAIT

Année de fondation: 2007

Nombre d'employés: 20 (40 l'été)

Cofondateurs: Nancie Ferron et Daniel Joannette

Secteur: Agrotourisme, culture et parfumerie