Beaucoup de PME ont des projets de croissance, mais elles ont parfois du mal à les financer. Les programmes d'aide gouvernementaux peuvent devenir indispensables. Produlith, de Boucherville, y a eu recours pour prendre de l'expansion.

Se métamorphoser pour mieux répondre à la nouvelle réalité du marché, c'est le tour de force qu'a réussi l'imprimeur Produlith dans les 10 dernières années.

Fondée en 1981 par Paul Desmarchais, l'entreprise s'est d'abord spécialisée dans l'impression de dépliants, de cartes de visite et d'affiches. Les affaires ont été bonnes pendant plusieurs années, mais, au tournant des années 2000, M. Desmarchais et son fils Shawn, qui travaillait désormais à ses côtés, sont arrivés à la conclusion qu'il vaudrait mieux se tourner vers un créneau plus porteur.

Après une analyse détaillée du marché, Produlith a opté pour le secteur de l'emballage, plus particulièrement les boîtes de carton destinées aux fabricants de produits pharmaceutiques, alimentaires et cosmétiques. Ses clients? De grandes entreprises comme Agropur (yogourt) et Sandoz (médicaments génériques) ainsi que des PME qui commercialisent du chocolat, du vin ou des tisanes.

Le virage a été couronné de succès. Toutefois, il y a environ deux ans, l'entreprise a constaté qu'un phénomène prenait de plus en plus d'ampleur: «Une partie du marché s'en va vers de plus petits volumes imprimés plus fréquemment», explique Shawn Desmarchais, 41 ans, président de Produlith depuis 2006 et maintenant seul actionnaire de l'entreprise.

L'ère du numérique

Les deux presses traditionnelles (procédé offset) de l'entreprise ne permettaient pas de bien répondre à cette demande émergente. Il fallait acquérir une presse numérique, une affaire de 1 million.

«Comme il n'y a plus de plaques, on peut maintenant imprimer 5000 boîtes avec 5000 images différentes si c'est ce que demande un client», explique M. Desmarchais, qui précise que son entreprise est l'une des rares du secteur au Québec à posséder une presse numérique.

Produlith compte aussi un studio qui lui permet d'offrir une solution complète aux PME qui n'ont pas de graphiste pour concevoir leurs emballages. Produlith a aussi des experts qui s'assurent que ses boîtes résisteront aux machines d'empaquetage à grande vitesse et qu'elles auront fière allure sur les étagères des magasins.

«L'emballage, c'est le premier point de contact avec le consommateur, il faut qu'il y ait un effet wow, souligne Shawn Desmarchais. Notre objectif, c'est que nos clients gagnent des parts de marché et fassent plus d'argent en travaillant avec nous.»

En plus d'acheter une presse numérique, l'entreprise a décidé de doubler la superficie de ses locaux. Elle a donc quitté Longueuil pour Boucherville. Les travaux de construction, qui ont pris fin l'automne dernier, ont nécessité un investissement total de 3,7 millions.

Pour établir le montage financier du projet, Produlith a sollicité les conseils de Développement économique Longueuil (DEL). L'organisme a aidé l'entreprise à obtenir un prêt sans intérêt de 359 000$ de Développement économique Canada et une subvention de 250 000$ du programme Immigrants investisseurs.

Produlith, dont les revenus annuels se situent entre 7 et 10 millions, espère rentabiliser son investissement en cinq ans. L'entreprise prévoit une croissance de son chiffre d'affaires de 10% cette année et de 15% l'an prochain.

Produlith

Le portrait



Année de fondation: 1980

Actionnaire: Shawn Desmarchais

Secteur: emballages cartonnés

Le défi

Au milieu des années 2000, Produlith a réalisé une transition importante, passant de l'impression traditionnelle à la fabrication d'emballages cartonnés. Mais pour aller plus loin dans cette voie, l'entreprise devait procéder à un investissement majeur.

La solution

Avec le concours de Développement économique Longueuil, Produlith a pu obtenir un prêt sans intérêt du gouvernement fédéral et une subvention du programme Immigrants investisseurs.