Le papier disparaîtra peut-être un jour, mais il a encore un bel avenir devant lui. C'est ce que croient les fondateurs de Wipebook, qui travaillent pour lui donner une vie encore plus longue.

Wipebook est un cahier effaçable et réutilisable, qui répond à un besoin encore bien vivant dans un monde de tablettes numériques et de téléphones intelligents, estime Thomas Sychterz, un des trois cofondateurs de l'entreprise qui a conçu le produit.

«Le besoin de tenir un crayon dans sa main et de tracer des lignes sur une page blanche existera toujours», affirme l'entrepreneur et ingénieur de 26 ans, qui étudie au MBA à HEC Montréal.

Thomas Sychterz est encore surpris de l'intérêt que suscite un produit aussi simple qu'un cahier dans un monde rempli de gadgets. Mais il rappelle que Bill Gates lui-même a déjà dit qu'il déplorait qu'avec le développement des ordinateurs, on ait sauté une étape, celle de l'écriture. «Ça montre qu'on n'est pas fous», lance-t-il.

Pas fous du tout, les trois cofondateurs de Wipebook ont au contraire fait sérieusement leurs devoirs. C'est dans un cours d'entrepreneuriat à l'Université d'Ottawa que le projet a pris forme l'an dernier. Thomas Sychterz, Frank Bouchard et Toby Maurice, des ingénieurs qui ne se connaissaient pas avant, ont formé une équipe pour faire le travail imposé: créer une entreprise.

L'idée d'un cahier effaçable était populaire dans le monde des ingénieurs de Thomas Sychterz. On gaspille beaucoup de papier et on en a besoin sur les chantiers, explique-t-il.

Les trois étudiants ont sondé d'autres marchés potentiels et la réponse les a confortés dans leur projet. «Des professeurs, des étudiants, des artistes, on a eu des réponses positives de toutes sortes de gens.»

Les trois étudiants se sont mis au travail. «L'idée était de créer un tableau blanc amélioré.» Avec l'aide d'un imprimeur, ils ont testé 43 versions de papiers et de stylos avant de trouver la bonne recette, pour laquelle ils ont fait une demande de brevet. «Comme l'un de nous, Toby, était agent de brevet, ça nous a facilité les choses», dit l'ingénieur.

Ce qui a aussi facilité les choses, c'est que la campagne de financement lancée sur le site Kickstarter a rapporté 10 fois plus que prévu. «Notre but était d'obtenir 4000$, on a finalement eu 420 000$.»

Plus de 10 000 personnes d'un peu partout dans le monde ont acheté sans l'avoir vu le produit fabriqué à Montréal.

Ce qui allait devenir le Wipebook, vendu à 29,95$, et le Wipebook Mini, à 25,95$, a été un travail scolaire qui a rapporté un A à ses auteurs.

Le cahier est devenu une PME qui compte maintenant cinq employés et dont le défi est de se faire une place dans les réseaux de distribution.

Le Wipebook est un produit que ses concepteurs ont voulu le plus simple possible. Il vient en blanc seulement, avec des pages blanches, lignées, à carreaux ou encore avec des portées, pour les musiciens. Ses pages se détachent facilement, grâce à un ingénieux système de reliure.

On peut écrire et dessiner avec n'importe quel crayon à tableau, mais les meilleurs résultats s'obtiennent avec les feutres Staedler, dotés d'une gomme à effacer à leur extrémité.

«On va aussi travailler pour améliorer le cahier, dit Thomas Sychterz. Tout est toujours perfectible.» Au programme, des versions personnalisées, des gommes à effacer et des encres plus performantes.

www.wipebook.com

------------------

WIPEBOOK

Qui: Thomas Sychterz, Frank Bouchard, Toby Maurice

L'idée: un cahier effaçable et réutilisable

L'ambition: vendre le produit partout dans le monde.

Ils y croient et y ont investi de l'argent: les trois cofondateurs et les 10 000 acheteurs intéressés par le produit qui ont contribué à hauteur de plus de 400 000$ sur le site de financement participatif Kickstarter.