Que ce soit pour profiter des derniers développements technologiques ou pour s'ouvrir à un nouveau segment de marché, une PME devra tôt ou tard investir dans les équipements. Les propriétaires d'Imprimerie Reflet viennent justement de réaliser d'un achat important. L'un d'eux, Pierre Méthot, nous explique pourquoi.

Investir à grands coups de milliers de dollars dans la machinerie de son entreprise demande de la planification, mais aussi de l'audace.

Ce n'est pourtant pas le goût du risque qui a conduit Pierre Méthot et Réal Daviau, copropriétaires d'Imprimerie Reflet, à faire un investissement majeur l'année dernière en achetant un nouvel équipement. C'est plutôt le souci de céder une entreprise prospère à ceux qui prendront le relais.

«Les imprimeries, c'est un peu difficile à vendre, raconte Pierre Méthot. Comme on planifie de léguer la nôtre à deux de nos employés, on ne voulait pas leur laisser une entreprise avec un équipement qui allait commencer à devenir désuet.»

Alors qu'ils déménageaient les installations d'Imprimerie Reflet de Montréal à Boucherville, les deux hommes d'affaires en ont profité pour acquérir une presse technologiquement avancée qui leur ouvre un nouveau segment de marché. Désormais, en plus d'imprimer des entêtes de lettres, des cartes professionnelles et des enveloppes, la PME pourra préparer des affiches et des pochettes de presse pour ses clients. «Ça nous ouvre des portes», souligne Pierre Méthot au terme de son explication.

La nouvelle presse d'Imprimerie Reflet a pour particularité de sécher les encres par l'entremise de lampes à diodes électroluminescentes (DEL) plutôt qu'avec celles au mercure normalement utilisées dans ce type d'appareil. Une particularité qui permet de réduire le temps de durcissement de l'encre, d'améliorer la qualité du papier et de réduire les coûts en énergie.

Coup de pouce de Toronto

Mais apporter une telle technologie sur le plancher d'Imprimerie Reflet a eu un prix: des centaines de milliers de dollars. Pour financer l'achat, les deux entrepreneurs ont d'abord essuyé un refus des banques. «On est trop petit pour elles», raconte laconiquement Pierre Méthot. C'est plutôt la société torontoise Element Financial Corporation, une firme spécialisée dans les prêts servant à l'achat d'équipements, qui a donné un coup de pouce à la PME de la Rive-Sud.

Si tout va bien, Pierre Méthot s'attend à amortir cet investissement sur huit ans. Pour l'heure, il ne doute pas des prévisions sur lesquelles il s'est basé pour faire son achat. «C'est sûr que si nos plans ne fonctionnent pas comme prévu, ça pourrait mettre en danger l'entreprise», concède-t-il tout de même, sans y songer vraiment.

Si l'aventure risque à terme de porter ses fruits, elle aura néanmoins forcé les deux entrepreneurs à reporter leur retraite de cinq années. Un mal pour un bien, selon Pierre Méthot.

IMPRIMERIE REFLET

LE DÉFI

Soucieux de céder à ses employés une entreprise prospère, Pierre Méthot a cherché à la moderniser et à diversifier ses activités d'impression.

LA SOLUTION

Pour ce faire, il a fait un achat important pour l'entreprise: une presse valant plusieurs centaines de milliers de dollars.

LE PORTRAIT

Entreprise: Imprimerie Reflet

Année de fondation: 1996

Nombre d'employés: 18

Président: Pierre Méthot

Propriétaires et cofondateurs: Pierre Méthot et Réal Daviau

Secteur: sous-traitant en impression