Au Québec, seulement 33,7% des nouvelles entreprises dépassent le cap des cinq ans d'existence.* Derrière cette statistique, il y a une implacable réalité: des hommes et des femmes doivent se résigner à abandonner leur rêve et repartir à zéro.

C'est le cas d'Armand Dubois, un journaliste d'expérience qui a travaillé durant 25 ans dans les médias télévisés. En 2002, peu de temps après l'acquisition de la chaîne TVA par Québecor, M. Dubois quitte son emploi pour diriger une station de radio à Chicoutimi.

Trois ans plus tard, il a réussi son pari en améliorant les cotes d'écoute et le climat de travail. Au même moment, en 2005, la direction de l'hôpital du Sacré-Coeur veut lui confier la restructuration de son département de communications. Un mandat d'un an.

Cette année-là, le soir, il décide de suivre un cours en entrepreneuriat offert par le CLD (centre local de développement) du quartier Ahuntsic. «J'ai eu l'idée de lancer ma propre firme car, à l'époque, le gouvernement voulait soigner la population en regroupant les CRSSS, hôpitaux, CLSC, CHSLD», explique-t-il.

M. Dubois pense que les employés devront travailler ensemble. «Ces gens pourraient avoir besoin d'un plan de communications. Cela devenait une niche intéressante pour ma future entreprise.»

Automne 2006, il lance Arlicom Communications. Sa firme obtient d'ailleurs plusieurs contrats, dont un qui a duré plus de six mois. Durant cette période, il embauche 20 personnes. «Je n'ai pas fait d'argent. Cela m'a juste permis de percer le secteur de la santé.»

Un vide sidéral survient par la suite. «En m'occupant de ce "gros" contrat, je n'ai pas eu le temps de faire du développement ni de la sollicitation de clients.»

En 2007, le Québec est dirigé par un gouvernement minoritaire libéral. De nombreux projets sont en suspens. Il travaille de longues heures pour faire des soumissions à des appels d'offres... qui lui échappent.

«J'ai investi énormément d'argent dans mon entreprise, dont mes REER. J'ai sorti jusqu'à mon dernier cent et j'ai même été obligé de vendre ma maison», raconte-t-il.

«Pendant trois ans, j'ai tenté de tenir le fort, mais je n'avais pas assez de contrats rémunérateurs. Mes clients étaient satisfaits, me donnant le goût de poursuivre. Cependant, un petit entrepreneur n'a pas accès à l'aide financière provenant des banques. Les institutions financières attendent de voir qu'on fasse nos preuves.»

En 2009, il se résigne à la faillite. Dans le bureau du syndic, l'homme en face de lui tient à le rassurer. «Vous avez une grippe financière. Vos finances sont dans un état catastrophique, mais tout va s'arranger.»

Le succès passe par l'échec

À 54 ans, Armand Dubois doit chercher un nouvel emploi. «Au cours de ma vie, j'ai toujours eu la chance de pouvoir relever de beaux défis. J'étais comme une étoile surfant sur ma notoriété. À un moment donné, on frappe tous un mur.»

Les gens, selon lui, ont trois choix devant l'échec. «Primo, rester par terre et ne pas se relever. Deuxio, se relever, mais refaire la même erreur et accumuler les échecs. Tertio, prendre du recul pour mieux sauter.»

Aujourd'hui, Armand Dubois donne des conférences sur son expérience. Son expertise profite à ses fils Olivier, 20 ans, et Lucien, 22 ans, qui ont lancé en 2011 Klic InfoSolutions, une société de conception web et d'image d'entreprise.

Les jeunes hommes ont combiné leurs forces: l'entregent de l'un avec la passion de l'informatique pour l'autre. Pas question de mettre tous leurs oeufs dans le même panier. «Nous avons un bon roulement de contrats. On y va graduellement», raconte Olivier qui a conservé un emploi à temps partiel de superviseur dans une pharmacie.

*Statistique provenant du rapport sur la survie des entreprises du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation publié en 2008.

KLIC INFOSOLUTIONS

LE DÉFI

Être à la fine pointe de la technologie dans un secteur en perpétuelle transformation et être capable de se diversifier.

LA SOLUTION

Rendre le web accessible à tous les clients, dont les grandes entreprises ou travailleurs autonomes. La diversification passe par l'organisation d'événements, la gestion d'artistes, etc.

LE PORTRAIT

Année de fondation: 2011

Nombre d'employés: 4

Cofondateurs: Lucien et Olivier Dubois.

Secteur: conception de sites web et dans le domaine événementiel.