Passionnée par la nourriture, mais pas mal moins par l'administration d'un commerce, Caroline Dumas aimerait franchiser sa chaîne de restaurants Soupesoup.

«Tous mes restaurants sont à vendre! lance en entrevue l'entrepreneure beauceronne. J'aimerais ça m'occuper juste de la nourriture, de la partie la plus l'fun.»

Jusqu'ici, elle a vendu trois franchises. L'une se trouve dans le cinéma Excentris, l'autre près de l'UQAM sur la rue Saint-Denis et, plus récemment, la chaîne de magasins Simons lui faisait à son tour un chèque de 25 000$. Le détaillant de Québec a installé le concept Soupesoup dans son nouveau point de vente des Galeries d'Anjou, ouvert jeudi dernier.

«C'est le jackpot pour moi!» s'exclame Caroline Dumas, qui ambitionne de suivre l'expansion de Simons au Canada, notamment à Ottawa (ouverture prévue en 2016). Le président Peter Simons n'est pas contre l'idée, mais il attendra de voir quelle sera la performance de son restaurant d'Anjou avant de décider s'il amènera Soupesoup dans la capitale du pays, a-t-il confié à La Presse Affaires.

Pour l'heure, Caroline Dumas possède encore quatre restaurants au coeur de Montréal, sur les rues Duluth, Casgrain, Crescent et Wellington (le seul qu'elle garderait, finit-elle par convenir). «J'ai ouvert beaucoup de restaurants parce que j'aime démolir, construire, choisir des matériaux», explique-t-elle au bout du fil tout en décidant subito de pocher du saumon pour le dîner, la commande de poulet bio n'étant pas arrivée à temps.

Chacun des sept restaurants Soupesoup possède sa propre cuisine pour assembler les sandwiches, mais les soupes et les desserts sont préparés dans une cuisine centrale de la rue Casgrain, dans le Mile End. Les franchises sont vendues 25 000$, ce qui n'inclut pas la construction du restaurant. Un pourcentage des ventes - 3% - doit être versé au franchiseur.

«Je veux que les franchisés fassent de l'argent et qu'ils soient contents. Je ne veux pas faire d'argent sur le dos du monde», insiste Caroline Dumas.

Soupesoup à l'épicerie?

La femme d'affaires, unique actionnaire de son entreprise, explique que le franchisage lui permet de faire croître son concept plus rapidement, étant donné que ses moyens sont limités. «On ne fait pas les mêmes profits qu'un restaurant ouvert le soir qui sert de l'alcool.»

De plus, elle se fait un devoir de vendre ses sandwiches "à prix gentils», même s'ils contiennent de la viande bio plus chère. «Pour moi, c'est une responsabilité de bien nourrir les gens.»

Les restaurants Soupesoup sont quand même rentables, surtout les plus grands. «Je suis content de mon investissement, raconte Neulis Perez, copropriétaire de celui de la rue Saint-Denis. Ça marche bien. J'ai une cinquantaine de places, ce qui est un bon nombre puisque 30% des ventes viennent des commandes pour emporter. Mais souvent, l'hiver, il y a une file d'attente.»

S'il y a des concepts plus profitables, Caroline Dumas fait valoir que son concept est intéressant parce qu'il ne nécessite pas 100 heures de travail par semaine, n'étant pas ouvert pour le souper. "Ça permet d'avoir une vie. À 16 ou 17h, la journée est finie. C'est très rare dans le milieu de la restauration.»

Caroline Dumas ne craint pas de perdre le contrôle sur sa marque en multipliant les points de vente. Au contraire, affirme-t-elle. «Je ne peux pas être partout à la fois. Ça améliore le rendement qu'un propriétaire veille au grain.»

Parallèlement, l'auteur de deux livres de recettes travaille sur un autre projet: une gamme de soupes vendues en épicerie. «J'y travaille depuis deux ou trois ans, mais je manque d'argent, confie-t-elle. Je ne peux pas faire ça toute seule. Je cherche un partenaire qui connaît et consomme ce que je fais.»