Si elle détient 70% du marché au Saguenay-Lac-Saint-Jean, la coopérative Nutrinor aimerait bien faire gonfler sa notoriété dans le reste du Québec. Pour y arriver, elle compte sur des produits de niche. Premier en lice: son lait au chocolat Laura Secord.

Il y a deux semaines, Nutrinor lançait le lait au chocolat Laura Secord, à l'initiative de Nutriart, propriétaire de la célèbre marque. En septembre, des bouteilles de 200 mL feront leur apparition dans 215 épiceries Metro et 500 dépanneurs Couche-Tard, à temps pour la rentrée des classes, aux côtés des bouteilles de 450 mL existantes. «Actuellement, la consommation de lait se fait en 1 L et 2 L, note Yves Girard, président de Nutrinor. On veut prendre la position de tête dans le marché de consommation de tous les jours.»

Plaire aux adultes

La coopérative du Saguenay souhaite plaire autant aux adultes qu'aux enfants avec ce produit fait à partir de chocolat fondu dans le lait. Ces deux dernières années, plus de 350 000$ ont été investis en recherche et développement et dans la mise en marché du lait au chocolat Laura Secord.

«Au début, il a fallu travailler sur un procédé de mélange avec du vrai chocolat, explique Yves Girard. Puis sur une bouteille qui ferait l'affaire tant des adultes que des plus jeunes. On voulait un contenant avec bouchon refermable, qui tienne bien dans la voiture et qui roule dans les machines distributrices.»

Ce lait au chocolat pourrait contribuer à gonfler la notoriété de Nutrinor au Québec. Pour l'instant, la coopérative au chiffre d'affaires de 340 millions, présente également en énergie (Sonic) et en quincailleries (Unimat), possède 70% du marché au Saguenay. Mais à l'échelle de la province, cette part ne s'élève qu'à 3%. «On veut être à 5% d'ici 5 ans et à 10% grâce à des acquisitions, dit Yves Girard. Nos objectifs sont très ambitieux.»

Aux yeux du président, la croissance doit justement passer par des produits de niche. «On ne sortira pas de la région en vendant du lait 2% dans le grand marché, estime Yves Girard. Mais avec des produits inimitables. En 2008, un événement nous a fait réfléchir. On a été les premiers à mettre des probiotiques dans le lait. Six mois plus tard, on se faisait imiter par les grands. On n'a donc pu sortir de la région. Il faut être différent, car on se bat contre des Natrel et Saputo.»

Parmi les autres axes de croissance ambitieux établis par Nutrinor, il y a la transformation du lait des 700 membres de la coopérative. «Environ 150 millions de litres de lait sont produits par nos fermes-membres annuellement, explique Yves Girard. Soixante-cinq millions de litres sont transformés dans la région, dont 25 millions par Nutrinor. Nous voulons transformer la totalité du lait de nos membres.»

Marché de l'Ouest

Parallèlement, Nutrinor souhaite éventuellement faire boire son lait Laura Secord par les Canadiens de l'Ontario et de l'ouest du pays. «On est en pourparlers avec une grande chaîne de l'Ontario, pour distribution à partir de 2014, affirme Yves Girard. C'est un produit qui crée un grand enthousiasme. On a des appels pour l'avoir. C'est plutôt rare!

«C'est la première fois que Nutrinor sort du Lac-Saint-Jean pour une distribution nationale, ajoute-t-il. Mais on va y aller par étapes, car on n'a pas les moyens des grands transformateurs. Pour l'instant, c'est le Québec, et on a ciblé Montréal comme fer de lance. On essaie de contrôler le plus possible notre mise en marché. On a proposé un rabais de lancement pour le lait au chocolat Laura Secord. Après, on va faire un marketing assez agressif pour que les gens l'aient tout le temps sous les yeux.»