Certains entrepreneurs vous diront que fabriquer des produits agroalimentaires pour des marques privées n'est pas très attrayant. Tina et Danny Lamontagne ne sont pas de cet avis. Les deux jeunes entrepreneurs qui dirigent avec leur père la PME Chocolat Lamontagne sont grandement sollicités en ce sens par les temps qui courent. Et pas seulement qu'au Québec, mais aussi dans le reste du Canada, aux États-Unis et, depuis peu, au Mexique.

L'époque où les marques privées étaient synonymes de produits «cheap» est révolue, croit Danny Lamontagne, vice-président aux opérations. «C'est la nouvelle tendance dans le marché. Les marques privées sont de plus en plus populaires. Étonnamment, nous n'avons fait aucune démarche; ce sont les clients qui sont venus nous voir, principalement parce que nous sommes une usine sans traces d'arachides certifiée SQF», dit-il.

Gros client aux États-Unis

Pour des raisons de confidentialité, la PME de 200 employés, dont 30 sur la route, ne peut divulguer le nom de ses clients. Danny Lamontagne affirme toutefois fabriquer depuis peu la marque de chocolat privée «de la plus importante chaîne de pharmacies aux États-Unis».

Elle fabrique également, à titre de sous-traitant, certains produits «d'une des plus importantes marques de chocolat aux États-Unis».

L'entreprise de Sherbrooke effectue actuellement des tests auprès d'une chaîne de petits marchés d'alimentation au Mexique. Une sorte de Couche-Tard qui compte la bagatelle de 10 715 points de vente au pays de la Riviera Maya.

«Dans ce cas-ci, explique Tina Lamontagne, vice-présidente aux ventes, le chocolat sera vendu sous la marque Lamontagne. Si ça avait porté un nom mexicain, les consommateurs auraient pensé que c'est un produit bas de gamme. Nos clients ont décidé d'utiliser Lamontagne, car ça donne l'impression d'être un produit importé. Ce qui est d'ailleurs le cas.»

En juillet prochain, la PME, qui préfère taire son chiffre d'affaires, va se lancer dans la fabrication de chocolats pour une chaîne canadienne de magasins à 1$. S'ensuivra une panoplie d'autres projets que l'entreprise québécoise, qui dit transformer près de 2,5 millions de kilos de chocolat annuellement, ne peut dévoiler pour l'heure.

La bonne nouvelle est que Chocolat Lamontagne est loin de fonctionner à pleine capacité. Elle pourrait pratiquement doubler son volume de production sans avoir à apporter d'importantes modifications dans ses installations, affirment les dirigeants.

S'adapter au changement

Fondée en 1978 par Richard Lamontagne, actuel président et principal actionnaire avec sa conjointe Thérèse Proteau, la PME a bâti son succès sur les campagnes de financement dans les écoles, les équipes sportives et autres organismes tant au Canada qu'aux États-Unis. Encore aujourd'hui, ce créneau représente 50% des revenus de l'entreprise.

Dans la foulée du phénomène de la malbouffe, l'entreprise a toutefois frappé un mur il y a quelques années: le chocolat a été proscrit des campagnes de financement dans les écoles.

Qu'à cela ne tienne, l'entreprise familiale offre désormais du chocolat à 73% de cacao, ce qui la rend à nouveau admissible à vendre dans les écoles. Aussi, avec le temps, Chocolat Lamontagne a ajouté divers articles (biscuits, bijoux, chandelles, fromages, etc.) à son catalogue de produits destinés aux collectes de fonds.

La relève de l'entreprise est aujourd'hui assurée par Tina et Danny Lamontagne, âgés respectivement de 34 et 32 ans.

Activités : Fabricant de chocolats et spécialiste des campagnes de collectes de fonds

Employés: 200

Chiffre d'affaires: N/D

Siège social: Sherbrooke

Actionnaires: Richard Lamontagne et sa conjointe Thérèse Proteau

Objectifs: assurer une croissance d'au moins 10% annuellement grâce à la fabrication de chocolat de marques privées au Canada, aux États-Unis et au Mexique.