Il a cofondé AEterna Zentaris et Atrium Innovations, deux fleurons québécois de la biopharmaceutique et des produits naturels, dont les revenus totaux dépassent le demi-milliard de dollars. Et il a fait d'Unipex un succès de la cosmétique de 250 millions. Aujourd'hui, le Dr Éric Dupont se prépare à relever un nouveau défi: faire de ses produits de soins antiâge, vendus sous la marque IDC, un succès mondialement reconnu.

L'entrepreneur de Québec semble sur la bonne voie. Au début du mois d'avril, le patron d'IDC (Immanence Intégrale Dermo Correction) a signé une entente de distribution avec Glenmark Pharmaceuticals, géant de la dermatologie dont le siège social est situé à Bombay, en Inde. Glenmark est présente dans 95 pays et distribuera, pour le moment, les produits québécois dans huit marchés, notamment l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Inde et le Mexique.

Autre signe encourageant pour la marque IDC: ses ventes annuelles doublent en France depuis 2008. «La France est le marché le plus concurrentiel du monde en matière de cosmétiques. Si on réussit en France, on peut réussir partout», explique Éric Dupont, président. La marque IDC est également offerte dans plus de 600 pharmacies au Québec. La PME, qui emploie 25 personnes dans ses laboratoires de Montréal et de la Floride, entend d'ailleurs vendre ses produits dans les pharmacies et auprès des dermatologues.

La PME québécoise, fondée en 2007, est actuellement en négociations avec les États-Unis et le Japon, «les deux plus grands utilisateurs de produits cosmétiques de la planète», affirme M. Dupont. L'homme d'affaires revient d'ailleurs du Japon où il a participé à une foire commerciale et où il a vécu en direct le puissant tremblement de terre du 11 mars dernier. «Ça a été l'expérience la plus intense de ma vie», dit ce globe-trotter qui a investi «quelques millions» dans la création de sa nouvelle entreprise à capital fermé.

D'ici deux ans, IDC souhaite être présente dans une trentaine de pays, dont une dizaine sur le continent européen. À moyen terme, Éric Dupont est persuadé que l'entreprise qu'il a cofondée et qu'il dirige avec son frère Luc, 43 ans, et sa soeur Sonia, 40 ans, pourra enregistrer un chiffre d'affaires de 100 millions. Et ce, au moyen d'une croissance organique et non par des acquisitions comme cela a été le cas pour AEterna Zentaris et Atrium Innovations.

Le haut de gamme

Selon Éric Dupont, les produits IDC entrent dans la catégorie des «cosméceutiques», c'est-à-dire des «cosmétiques mis au point suivant une démarche pharmaceutique», indique le titulaire d'un doctorat en physiologie-endocrinologie de la faculté de médecine de l'Université Laval. À cela s'ajoutent des études postdoctorales en neurosciences menées à l'Université de Montréal.

Éric Dupont se passionne pour les sciences depuis toujours. À 15 ans, pour son emploi d'été, il travaillait aux côtés de son oncle André Dupont, professeur de médecine qui a participé à la mise au point d'un traitement pour le cancer de la prostate et au dépistage du cancer.

Ce qui différencie la quinzaine de produits IDC (gel nettoyant, sérum, crème solaire urbaine, etc.) de ceux offerts par les Estée Lauder, L'Oréal et autres Lancôme de ce monde: la concentration d'ingrédients.

«Certains de nos produits ont une concentration qui atteint 43% alors que la concurrence ne dépasse guère les 10%. Nos produits contiennent jusqu'à 70 ingrédients actifs. Et nous avons fait breveter 16 mécanismes d'action impliqués dans le processus de vieillissement de la peau. C'est unique dans le monde», affirme Éric Dupont.

Le chef d'entreprise s'était par ailleurs donné pour mission de créer des produits haut de gamme à un prix abordable, dit-il. Les produits de la marque IDC se détaillent entre 30$ et 130$, ce qui est relativement abordable si on les compare à certains produits suisses qui coûtent jusqu'à 1000$. Le logo d'IDC, un carré rouge serti d'une croix grise, fait justement penser au drapeau suisse. «Simple coïncidence», rétorque Éric Dupont.

Prolifique chercheur doublé d'un redoutable homme d'affaires, Éric Dupont va consacrer les prochaines années au succès d'IDC. Mais il a d'autres projets en tête, encore et toujours liés aux «sciences de la vie», pour le citer.

À 45 ans, il lui reste encore de belles années, dit-il. Malgré un horaire très chargé, il affirme pouvoir enfin profiter un peu plus de la vie depuis quelques années. Ces temps-ci, il apprend à jouer de la guitare et pilote son hélicoptère.