Pour trouver une gardienne pour son fils Léon, Paulina Podgorska connaissait tous les trucs: la famille, les amis, les écoles, alouette. Cette mère seule n'avait guère le choix, puisqu'elle travaillait de longues heures dans une agence publicitaire. L'expérience la sert bien aujourd'hui. Son site web qui sert d'entremetteur entre parents et gardiennes compte 800 membres au Québec, en Ontario et dans l'Ouest canadien.

«C'était une expérience pénible, stressante, relate la femme d'affaires, qui a lancé le site sosgarde.ca. C'est surtout la recherche qui m'agaçait. Il n'y avait vraiment pas d'endroit pour trouver quelqu'un.»

Bien sûr, dit-elle, des parents en quête d'une gardienne peuvent toujours s'adresser à leur famille ou à des amis. Mais les proches ne sont pas toujours disponibles. Avant de consulter les petites annonces, certains préfèrent se tourner vers les écoles et les centres communautaires afin de dénicher des gardiennes de confiance. La tâche est lourde et Mme Podgorska a vite réalisé qu'elle n'était pas seule dans cette galère.

Elle a donc mis sur pied sosgarde.ca en 2009. Un an et demi plus tard, le site compte 800 abonnés. Et Paulina Podgorska se consacre à temps plein à sa petite entreprise.

Les visiteurs s'abonnent à un coût qui varie de 20$ par mois à 80$ par année. Ils entrent leur code postal et, en un clic, ils accèdent à une banque de candidates qui habitent leur quartier. Chaque fiche comprend une photo de la gardienne, une courte présentation ainsi que le salaire qu'elle demande. Elle indique aussi les différentes formations qu'ont reçues les candidates, par exemple des cours de réanimation ou la formation Gardiens avertis de la Croix-Rouge.

«On est un forum de connexion entre les gardiennes locales qui se cherchent du travail et des familles qui cherchent une gardienne, résume Pauline Podgorska. Ce sont des gardiennes à domicile de tous âges qui ont toutes sortes d'expériences. Chaque famille est différente et la gardienne qu'une va aimer n'est pas nécessairement l'idéale pour une autre.»

Seules les familles paient leur abonnement. Les gardiennes peuvent créer une fiche sans frais. Mais le site peut éliminer celles qui sont jugées moins qualifiées.

Plutôt que de joindre chaque candidate individuellement, les parents peuvent aussi lancer un appel à tous. Ils publient une petite annonce que chaque gardienne de leur secteur reçoit par courriel. Plutôt que de courir après la gardienne, illustre Mme Podgorska, ce sont les gardiennes qui courent après les parents.

«C'est un moyen très efficace de trouver une gardienne, dit Mme Podgorska. Je le vois dans mes statistiques de comportement des familles: celles qui publient une offre d'emploi trouvent quelqu'un très rapidement.»

Le nombre d'abonnés du site a augmenté chaque mois depuis son lancement. À l'origine, le service desservait les grandes villes québécoises. Aujourd'hui, il s'est étendu en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique sous l'adresse sossitter.ca. Pour diversifier sa clientèle, Paulina Podgorska a commencé à offrir ses services à ceux qui cherchent une accompagnante pour personnes âgées, ou encore un gardien pour les animaux de compagnie.

Elle a bon espoir que la hausse du nombre de naissances observé au cours des dernières années permettra à son entreprise de maintenir sa croissance.

«Le besoin est là, dit-elle. Et en plus, les coûts d'une garderie sont très élevés pour les enfants en bas âge. S'ils n'ont pas de place dans une garderie à 7$, de plus en plus de parents vont se dire que c'est plus rentable de prendre une gardienne à la maison.»