En ce début d'année encore incertain sur le plan économique, les producteurs des tomates Savoura s'apprêtent à prendre de l'expansion au Mexique et à faire le grand saut sur le marché américain.

«Prendre de l'expansion, c'est toujours un risque, convient Marie Gosselin», présidente-directrice générale des Serres du Saint-Laurent, de Portneuf, qui veut vendre ses tomates haut de gamme au Texas et en Floride. «Mais il faut courir des risques pour continuer à croître.»

Des risques comme celui-là, les PME canadiennes sont prêtes à en prendre, si on se fie à la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI). Son dernier coup de sonde auprès de ses membres indique que l'optimisme est de retour.

Le Baromètre des affaires de la FCEI, qui mesure mensuellement le niveau de confiance des petites entreprises, a remonté sensiblement en décembre, pour atteindre son plus haut niveau en neuf mois.

C'est un signal que l'économie commence enfin à reprendre pied, estime Richard Fahey, premier vice-président, Développement stratégique, de ce regroupement de plus de 100 000 PME.

L'indice a atteint 69,3 au Canada, son niveau le plus élevé depuis mars. Au Québec, il a été de 65,3. Mesuré sur une échelle de 100, l'indice varie généralement entre 65 et 75 en période de croissance économique.

Si les PME sont de plus en plus optimistes, c'est probablement parce qu'elles ont moins souffert de la récession que les grandes entreprises, avance l'économiste Paul Ferley, de la Banque Royale, dans un rapport publié hier.

«Les petites entreprises ont la réputation d'être plus fragiles lors des ralentissements économiques, constate-t-il. Et pourtant, elles ont mieux affronté la récession que les plus grandes.»

Selon lui, c'est probablement parce que les plus petites entreprises sont moins exposées que les grandes au marché américain, qui peine toujours à se remettre de la récession.

Le rapport de la Banque Royale indique que, pendant la récession, l'emploi a diminué de 4,2% dans les PME (moins de 300 employés), mais de 5,5% dans les grandes entreprises canadiennes.

Au Québec, le scénario est identique, toujours selon le rapport de la Banque Royale. L'emploi dans les grandes entreprises québécoises a diminué de 6,2% entre la fin de 2008 et la fin de 2009, mais de seulement 2,6% dans les PME.

Les PME ont perdu moins d'emplois que les grandes entreprises, mais elles ne prévoient pas augmenter leur effectif au cours des prochains mois, indique par ailleurs le sondage de la FCEI. Au Québec, seulement 14% des entreprises interrogées prévoient embaucher dans les trois ou quatre prochains mois, la grande majorité, soit 69%, entendent maintenir leur effectif au niveau actuel.

De leur côté, les producteurs de la tomate de serre Savoura, qui emploient 250 personnes au Québec, embaucheront de 70 à 80 personnes au Mexique, dans l'État de Querétaro, où les premières plantations commenceront le 1er juillet.