Il est discret, mais il connaît une croissance qui ne se dément pas depuis 10 ans.

Le port municipal de Valleyfield, qui n'est pas sous juridiction fédérale comme ceux de Montréal, Québec ou Vancouver, est en mode expansion.

Les investissements s'y multiplient. Prochaine étape si la croissance se maintient: un agrandissement des quais d'une valeur de 35 millions.

Il est certes dans l'ombre de l'imposant port de Montréal. Pourtant, le port de Valleyfield tire son épingle du jeu plus qu'honorablement.

Pendant que les autres terminaux de la Voie maritime connaissaient une décroissance, son volume d'activité a crû de près de 35% cette année. Et avec la venue de l'autoroute 30, les dirigeants de Salaberry-de-Valleyfield veulent en faire un lieu encore plus attrayant, plus performant.

En 2009 et 2010, la phase 1 de la croissance de ce port, qui appartient à 100% à la Ville, a permis la construction de nouveaux bureaux administratifs (avant, tout le monde logeait dans des roulottes) et d'un entrepôt flambant neuf qui affiche déjà complet.

Un autre entrepôt de 50 000 pieds carrés vient d'être érigé. Les investissements de la phase 1 totalisent 5,5 millions.

Récemment, l'entreprise Les Grains Lac Supérieur a annoncé un investissement de 7 millions visant à accueillir les récoltes des producteurs de grains régionaux.

Les travaux d'aménagement de silos, de convoyeurs, mais surtout d'aires de réception des barges commenceront au printemps prochain et devraient être terminés à l'automne de la même année.

Objectif: y faire transiter annuellement 100 tonnes de grains et de céréales.

Bon an, mal an, près de 80 navires s'arrêtent au port de Salaberry-de-Valleyfield, lequel occupe 5,9 millions de pieds carrés. On vise les 100 navires à court terme, pour un total de 200 000 tonnes métriques de liquide et de solide à gérer.

«Il arrive déjà que nous devions occasionnellement mettre des bateaux en attente, tellement nous sommes occupés. À ce rythme-là, nous devrons agrandir», explique Michel Gadouas, PDG de ce qu'il est convenu d'appeler la Société du port de Valleyfield.

Dans la foulée, l'ajout d'un neuvième emplacement de quai, au coût de 35 millions, permettrait d'accueillir un plus grand nombre de navires dans ce port situé le long de la Voie maritime du Saint-Laurent, en bordure du canal de Beauharnois, dans la partie sud de Salaberry-de-Valleyfield.

Vrac liquide et solide

Le port de Valleyfield se spécialise dans le vrac liquide ou solide (du cacao au glycol, en passant par les matériaux de construction), c'est-à-dire tout ce qui n'est pas transporté dans des conteneurs, la grande spécialité du port de Montréal.

De par son expertise dans le domaine, le port de Valleyfield dessert notamment le Grand Nord québécois. Presque 50% de ce qui s'en va dans le Nunavut y transite.

En période de pointe (d'avril à novembre), plus de 225 personnes y travaillent. Et de décembre à mars, quand la navigation fait relâche, ils sont une soixantaine d'employés affectés à la gestion des activités liées aux transports terrestre et ferroviaire.

Le port de Valleyfield est en effet desservi par les trois grands tronçons ferroviaires du continent (CP, CN et CSX). Il ne lui manquait plus qu'un lien routier digne de ce nom. Bientôt connectée à l'autoroute 30, la ville sera donc facilement accessible par les autoroutes 15, 20 et 40.

Trop de gens l'oublient, mais Salaberry-de-Valleyfield offre une fenêtre ouverte sur le monde grâce à ses installations portuaires en eaux profondes. Le port reçoit des navires en provenance des Grands Lacs canadiens (30% de son volume d'affaires), des États-Unis (30%) et d'ailleurs dans le monde (40%, principalement d'Europe et d'Afrique).