Quand arrive le moment d'investir dans les fonds communs de placement, comment arrive-t-on à tirer son épingle du jeu parmi la quantité astronomique de fonds offerts par le monde de la finance?

Comment fait-on pour éviter de jouer à la loterie en essayant de choisir les meilleurs fonds parmi les quelque 14 000 fonds en tout genre que les institutions financières et leurs armées de conseillers distribuent au Canada?

À vrai dire, c'est un méchant casse-tête que de sélectionner de bons fonds parmi un si vaste éventail. Non seulement les institutions apportent-elles assez fréquemment des modifications dans les familles de fonds qu'elles distribuent, mais en plus, il y a un roulement dans les gestionnaires des portefeuilles.

Le hic? Comme la performance d'un fonds donné est carrément tributaire de son gestionnaire de portefeuille, si on remplace ce dernier, on se retrouve avec un fonds doté d'une nouvelle philosophie, d'une nouvelle âme dirigeante. Pour le mieux ou pour le pire, on verra au fil des semestres.

Bien entendu, il n'existe pas de recette miracle pour faire une excellente sélection de fonds susceptibles de répondre à nos besoins financiers et à notre degré de tolérance aux risques. D'ailleurs, j'aimerais vous rappeler que les fonds les plus performants d'une année donnée se retrouvent rarement en tête de liste l'année suivante...

Voilà pourquoi la performance des fonds sur des périodes plus longues est nettement plus significative quand arrive le moment de choisir les fonds les plus appropriés pour nous.

Pour ma part, j'aime bien évaluer la performance des fonds à partir des périodes de trois et cinq ans, ce qui nous ramène respectivement jusqu'à septembre 2007 et septembre 2005.

Au cours de ces périodes, nous avons eu la chance (façon de parler) de passer par la gamme complète des émotions boursières, voire de l'euphorie à la déprime, tout en passant un long moment dans la plus grande inquiétude.

Comme outil relativement efficace pour sélectionner les fonds, j'aime bien l'Univers de performance des gestionnaires de fonds communs, une publication trimestrielle de Morneau Sobeco, une firme canadienne de services-conseils en ressources humaines.

Par l'entremise de cette publication, on suit à la trace la performance des principaux gestionnaires de portefeuille de l'industrie canadienne des fonds communs de placement et des caisses de retraite. C'est cette trentaine de firmes de gestionnaires de portefeuille qui essaient de faire fructifier les fonds dans lesquels on investit, soit directement dans les fonds communs vendus par les conseillers des institutions financières ou indirectement par... l'entremise de notre caisse de retraite d'employeur, si nous avons cette chance.

Mise en garde

Une mise en garde s'impose. La liste des firmes de gestionnaires que l'on publie ci-contre porte sur des fonds spécifiques que ces firmes gèrent pour le compte de diverses familles de fonds communs et caisses de retraite.

Si la firme XYZ (et son fonds spécifique) vous intéresse, faites travailler votre conseiller financier en lui demandant de repérer les fonds distribués au détail qui font appel à ses services.

Pour chacune des grandes catégories de fonds, voici le nom des meilleurs gestionnaires pour les périodes respectives de trois et cinq ans se terminant le 30 septembre dernier.

>>>>Consultez notre tableau sur les meilleurs fonds



Chez les fonds diversifiés (en actions et obligations), la palme revient à CI Signature dont les fonds accaparent les trois premières places du terme de cinq ans, tout en figurant dans le peloton des cinq meilleurs dans le terme de trois ans.

Deux gestionnaires québécois suivent ensuite, soit ceux de Desjardins Sécurité Financière et ceux d'Industrielle Alliance.

Dans la catégorie des fonds d'actions canadiennes, le peloton de tête de la période des cinq ans est occupé par des gestionnaires de l'Industrielle Alliance, de Montrusco Bolton, BMO Asset Management, Pyramis et GE Canadian.

Autre grande catégorie populaire: les fonds d'obligations canadiennes. En tête de liste figurent des fonds gérés par les firmes PH&N, Natcan, CI Signature, Beutel Goodman et ISL.

Alors que Burgundy, Hexavest et Hillsdale minimisent les dégâts dans les actions américaines (durement frappées par la crise), ce sont les gestionnaires de Templeton, Natcan et Franklin qui sauvent les meubles dans les fonds d'actions mondiales, elles aussi durement happées.

Bonne sélection!