Mesurez-vous le taux d'absentéisme des employés au sein de votre PME? C'est une donnée à ne pas négliger, car l'absentéisme coûte cher aux entreprises.

Voici des idées pour le réduire, mais attention aux programmes de réduction trop sévères: ils pourraient aussi vous coûter cher!

«Les organisations qui ne gardent pas un suivi attentif des présences au travail courent après les problèmes, dit Gary Johns, professeur de management à l'École de gestion John Molson de l'Université Concordia et Fellow de l'Academy of Management. Pourtant, elles mesurent de façon obsessive d'autres indicateurs économiques. Le premier pas vers une bonne gestion de l'absentéisme commence par la mesure de celui-ci.»

En Amérique du Nord, les employés ne s'absentent pas de façon excessive de leur travail, ajoute le professeur. «Mais c'est lorsque l'on additionne toutes ces absences que l'on se rend compte que cela coûte cher, dit-il. Selon certaines estimations, l'absentéisme coûterait 10 milliards par année aux entreprises canadiennes.»

Des moyens pour le réduire

Plusieurs pistes sont explorées pour réduire les jours d'absencesdes employés. Voici celles qui fonctionnent le mieux, selon le professeur Gary Johns, qui est considéré comme un grand expert canadien de l'absentéisme.

- Des horaires flexibles là où c'est possible est une pratique très efficace

- Les programmes de conciliation travail-famille, qui prennent mieux en compte les besoins des employés, aident à réduire l'absentéisme

- Les programmes de santé au travail et les mesures d'incitation à la mise en forme réduisent aussi le nombre d'absences, à condition évidemment que les employés y participent. Toutefois, ces programmes sont complexes à implanter et coûtent cher

- Les organisations qui ont des programmes où la présence au travail est récompensée (par exemple au moyen de bonus à la fin de l'année) et les absences pénalisées ont généralement des taux d'absentéisme plus bas

- Lorsque les dirigeants sont impliqués dans le processus, cela a un effet positif. Quand le patron communique et montre aux employés que leur présence est importante et que l'on a besoin d'eux, cela leur fait réaliser qu'ils ont des obligations envers l'entreprise

- Favoriser le travail en équipe. Les gens ont tendance à se sentir concernés par l'impact que leur absence peut avoir sur les autres membres de leur équipe. Cela peut les inciter à venir au travail.

Pratiques à éviter

Les politiques trop draconiennes sur la ponctualité, qui pénalisent fortement l'arrivée en retard au travail, peuvent quant à elles contribuer à augmenter l'absentéisme, croit Gary Johns. «L'employé se dit: tant qu'à arriver en retard, je suis aussi bien de prendre congé!» lance-t-il.

Par ailleurs, instaurer un système de récompense pour encourager la présence au travail avec des objectifs trop difficiles à atteindre décourage le personnel, qui tend alors à abandonner.

Pour garder les employés et les inciter à se présenter au travail, il faut leur montrer souvent qu'ils sont importants et que leur présence est nécessaire, explique le professeur. «De plus, dans une petite entreprise, les superviseurs ont la possibilité de comprendre les besoins de chaque employé, et il est plus facile de faire des exceptions pour les gens qui ont des problèmes particuliers.»

Il faut également être certain de mettre chaque personne au bon poste, et de réaliser que certains employés ne travaillent pas bien en équipe, dit l'expert. «S'ils occupent un poste qui leur convient mal, ils risquent de manquer plus de journées.»

De plus, avoir des données sur le nombre de jours d'absence au travail d'une personne chez son ancien employeur avant l'embauche évite les cas problématiques, selon lui.

Par ailleurs, il faut éviter les politiques de présence au travail extrêmement strictes, car on se retrouvera avec le problème inverse: le présentéisme (voir autre texte).

«Les gens viennent travailler malades, ils ne sont pas productifs et ils répandent leur maladie, dit-il. Ou encore, ils aggravent celle-ci et seront forcés de manquer plusieurs jours au lieu d'un seul. Il faut des politiques réalistes.»

En tout temps, il est important de s'assurer que la politique de présence au travail est claire, connue et comprise des employés.