Quels seront les domaines et les marchés les plus prometteurs pour se lancer en affaires au cours des prochaines années? La Presse a posé la question à trois spécialistes. Jérôme Nycz, vice-président stratégies et gestion des risques à la Banque de développement du Canada, Jean-Benoît Aubé, conseiller en gestion au Service d'aide aux jeunes entrepreneurs, et Sylvain Leith, vice-président, modélisation des risques à la Banque Nationale, identifient des occasions intéressantes pour les entreprises dans les créneaux suivants...

> La santé et le bien-être.

Avec le vieillissement démographique, tous les produits et services ayant un lien avec la santé et le bien-être au sens large seront en très forte demande. Les soins à domicile, de même que tous les soins reliés au bien-être, comme la massothérapie, seront populaires, ainsi que les cours dans des disciplines corporelles, comme le pilates. La recherche médicale et tous les instruments et la technologie qu'elle nécessite connaîtront aussi un essor, de même que les équipements médicaux. «On va également voir les biotechnologies revenir à l'avant-plan une fois la récession terminée, dit Sylvain Leith. Présentement, la recherche s'est tarie à cause du manque de capital de risque, mais il sera de nouveau au rendez-vous.»

> Les produits et services pour les retraités et les personnes âgées.

Les soins à domicile, les services personnalisés à domicile, les activités de loisirs pour les nouveaux retraités, qui seront plus actifs que la génération précédente, connaîtront du succès.

> L'environnement.

Toutes les technologies et les nouveaux procédés reliés au recyclage, à l'assainissement, à la dépollution seront des pôles de croissance intéressants. Même chose pour l'énergie solaire et les autres énergies vertes, et les composantes pour des voitures hybrides ou électriques.

> Les infrastructures, ici et ailleurs.

Les pays en émergence auront besoin d'améliorer leurs infrastructures, et les SNC-Lavalin de ce monde seront là pour y répondre. «Pour réaliser ces projets de grande envergure, ils auront besoin des PME pour produire des composantes, dessiner des plans, fournir de l'expertise. Les PME devront former des partenariats avec les grandes entreprises ayant les ressources pour aller à l'étranger chercher des contrats», dit M. Leith.

> L'agroalimentaire.

Plus grand secteur manufacturier au Québec, l'agroalimentaire continuera d'occuper une place importante. «Les gens sont de plus en plus informés et avertis, et leurs choix de consommation évoluent, dit M. Nycz. Une révolution agroalimentaire est en train de se produire au Québec, où l'on exige des produits de qualité et davantage de sécurité alimentaire.» Les aliments biologiques, écologiques, du terroir et équitables poursuivront leur croissance, suivant le désir du consommateur d'acheter des produits dont les coûts de transport et l'impact environnemental sont moindres.

> Tout ce qui est relié à la sécurité, notamment la sécurité informatique.

«L'accélération du traitement des données et l'émergence du commerce électronique créent des besoins de ce côté «, indique M. Nycz.

Un conseil: bien que ces prévisions puissent inspirer les entrepreneurs en devenir, il est important de se rappeler que pour se lancer en affaires, on doit avant tout se baser sur le potentiel de l'entrepreneur, souligne M. Aubé. «Dans un premier temps, il faut regarder nos compétences, notre expérience, notre formation, notre réseau de contacts et nos objectifs de vie avant de choisir un secteur simplement parce qu'on croit qu'il est porteur. Il faut se lancer en affaires en choisissant ce qui nous passionne et ce dans quoi on est bon, et ensuite, observer le marché. Il faut qu'il y ait une cohérence entre les deux.»