Sherbrooke, Montréal et Trois-Rivières se classent en tête au Québec pour la concentration des petites entreprises, révèle une étude publiée cette semaine par la Banque de Montréal (BMO).

L'étude, qui analyse la concentration de petites entreprises au sein des 33 régions métropolitaines de recensement au Canada, ainsi que dans 111 villes de moindre taille, démontre également que le Québec a reculé au classement depuis 2005.

C'est surtout des villes de l'Ouest que l'on retrouve parmi les 10 premières du classement. Kelowna, en Colombie-Britannique, arrive en tête.

Sherbrooke arrive 12e, Montréal 15e et Trois-Rivières 16e au Canada. Le classement considère uniquement les entreprises de 100 employés ou moins, et a été fait en comptabilisant leur nombre par tranche de 1000 habitants.

«Le glissement du Québec en dehors des 10 premières positions peut s'expliquer par une croissance de sa population relativement lente», dit Sherry Cooper, économiste en chef de BMO, qui a réalisé l'étude.

Rivière-du-Loup, qui est passée de la septième à la 22e position, n'en a pas moins maintenu sa concentration de petites entreprises au même niveau qu'en 2005.

Cette dégringolade s'explique plutôt par le fait que les communautés en forte croissance de l'Alberta et de la Colombie-Britannique en ont chassé d'autres plus bas dans le classement.

De plus, il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives, ajoute Mme Cooper. «L'étude évalue seulement la concentration des petites entreprises dans ces villes, dit-elle. Elle ne nous dit pas si elles sont en bonne santé ou non.»

Malgré sa descente au palmarès, le Québec s'est mieux tiré de la récession que l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique, selon l'étude.

Cela reflète la performance relativement forte du secteur manufacturier québécois, moins exposé à l'industrie automobile que l'Ontario, et bien représenté dans l'aérospatiale et le secteur pharmaceutique. Ces secteurs ont bien tenu le coup pendant la crise, note l'auteure dans son rapport.

«Les secteurs du textile, du vêtement, de la forêt et du meuble, traditionnellement forts au Québec, ont été obligés par la force du dollar à se restructurer bien avant la dernière récession», ajoute-t-elle.

Par ailleurs, l'étude comporte quelques perspectives optimistes pour les entrepreneurs au pays. Selon Mme Cooper, la majorité des petites entreprises vont résister aux conditions économiques difficiles auxquelles elles font face depuis un an, et les survivantes en sortiront renforcées.

Sherbrooke: des efforts de longue haleine

Pour Louis Lagassé, président d'Innovation et développement économique Sherbrooke (IDES), la bonne performance de la métropole de l'Estrie au chapitre des petites entreprises s'explique par plusieurs facteurs. «Avec deux universités et une masse importante d'étudiants, nous avons un climat fertile à la création d'entreprises, dit-il. Plusieurs d'entre eux s'établissent ici après leurs études et ils ont baigné dans une culture qui favorise l'entrepreneuriat.»

Selon lui, la présence de chaires de recherche et de deux centres voués à l'entrepreneuriat y contribue également. «Depuis 25 ans, nous avons mis en place des structures pour favoriser la création d'entreprises, et nous avons fait beaucoup d'efforts pour faciliter la tâche des nouveaux entrepreneurs», dit-il.

 

TOP 10 DU QUÉBEC

1- Sherbrooke (12e au Canada)

2- Montréal (15e)

3- Trois-Rivières (16e)

4- Québec (20e)

5- Saguenay (21e)

6- Rivière-du-Loup (22e)

7- Saint-Georges (35e)

8- Victoriaville (39e)

9- Matane (46e)

10- Dolbeau-Mistassini (47e)

Villes comptant la plus forte concentration de petites entreprises par 1000 habitants.