Après la grippe aviaire, c'est maintenant la grippe A (H1N1) qui vient donner un coup de main à Air Data.

La PME montréalaise fabrique un système de bioprotection qui supprime 99,99% des contaminants biologiques ou chimiques qui peuvent circuler dans les cabines d'avions.

«La grippe A (H1N1), ça va aider à vendre notre produit, dit le vice-président aux ventes et au marketing d'Air Data, Olivier Laville, en entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Les gens sont intéressés par le problème, ils écoutent davantage.»

Air Data fabrique divers types d'équipement d'avionique spécialisé, comme des calculateurs anémométriques. Elle s'intéressait au domaine de la purification de l'air depuis un certain temps lorsqu'en 2004, elle a obtenu une licence d'une société européenne pour appliquer dans le secteur aéronautique une technologie qui avait fait ses preuves dans la station spatiale Mir et la station spatiale internationale. La société européenne avait appliqué ce système de purification de l'air dans le secteur médical.

Air Data a fait certifier le système par Transports Canada et la société montréalaise Innotech Aviation a commencé à l'installer sur des appareils Global Express et Global 5000 de Bombardier existants.

«Aujourd'hui, c'est à la demande du client, mais nous espérons avoir des discussions avec Bombardier pour qu'elle installe le système directement sur la chaîne de montage, déclare M. Laville. Ça va dépendre s'il y a suffisamment de demandes.»

Il indique qu'à l'heure actuelle, environ 50% des clients se montrent intéressés à un tel système. Les préoccupations liées à la grippe A (H1N1) pourraient faciliter les efforts de l'entreprise.

«Nous avons testé l'appareil avec un virus non pathogène, le H5 N2, qui a la même taille que la grippe aviaire et la grippe A (H1N1), soit environ 0,1 micron, souligne-t-il. Le H5 N2 est donc représentatif de ces virus.»

Sauter sur l'occasion

Air Data a commencé à discuter de son système de purification d'air avec l'avionneur français Dassault. Le système ne peut cependant être installé sur tous les avions: il faut que l'air y soit recirculé. Dans le cas de Dassault, on parle des plus récents modèles, comme le Falcon 7X.

«Il y a une ouverture de ce côté-là», note M. Laville.

Air Data entend profiter du congrès annuel de la National Business Aviation Association (NBAA), dans deux semaines à Orlando, pour poursuivre les discussions avec Dassault et entamer des discussions directes avec Bombardier.

Air Data est une petite entreprise qui ne compte pas même 50 employés, mais elle loue quand même un kiosque au congrès de la NBAA pour présenter ses produits. Cette année, en raison de la grippe A (H1N1), elle mettra l'accent sur son système de purification de l'air.

«Nous allons consacrer 50% du kiosque à la bioprotection», promet M. Laville.

Air Data a commencé à faire la promotion de son système sur le marché de l'aviation d'affaires, mais elle s'intéresse évidemment au marché de l'aviation commerciale. Les défis sont cependant importants.

«Les lignes aériennes ont d'autres priorités à ce moment-ci, note M. Laville. Il faut considérer le problème du poids et le problème du prix. Pour l'aviation VIP, le prix n'est pas secondaire, mais presque. Et les décisions se prennent plus rapidement.»

Il indique toutefois qu'Air Data a commencé à discuter de son système de bio-protection avec Airbus.