Après avoir eu le moral dans les talons, la PME québécoise est de moins en moins rongée d'inquiétude.

Près de neuf petits entrepreneurs sur 10 voient l'avenir à court terme des PME, et de la leur en particulier, avec un certain optimisme, selon les résultats d'un sondage mené par Léger marketing pour le compte du Fonds de solidarité FTQ.

Près d'un sur deux se dit même prêt à embaucher au cours des 12 prochains mois tandis que deux sur cinq entendent conserver leurs effectifs. Enfin, une majorité confortable caresse des projets d'investissements.

Ces données combinées poussent l'Indice de confiance PME-Fonds de solidarité FTQ à 56 ce mois-ci, soit un point de plus qu'en juin, mais sept de mieux qu'en avril, au lendemain du pire trimestre de décroissance de l'économie canadienne en 50 ans.

« Je me serais attendu à un indice un peu plus élevé, admet Yvon Bolduc, président directeur général du Fonds. On entend dire que la reprise est fragile, mais les entrepreneurs voient l'avenir avec un peu plus d'optimisme. Une grande partie du succès de l'économie repose sur la confiance. «

L'inquiétude s'estompe

Selon les sondeurs, quand l'indice se situe entre 41 et 60 il « traduit un certain degré d'inquiétude alors que de 61 à 80, il reflète une confiance mitigée «. À 56, l'inquiétude n'est pas disparue, mais elle est en voie de s'estomper.

La consultation web, menée auprès de 200 PME québécoises entre les 27 août et 8 septembre, fait ressortir aussi que le recrutement de la main-d'oeuvre est désormais la préoccupation la plus partagée par les chefs de petites et moyennes entreprises.

Elle est suivie par les coûts d'exploitation et par l'accès et les coûts du financement. La majorité des répondants croit cependant que l'accès au crédit sera dans 12 mois aussi facile ou plus facile qu'aujourd'hui.

Viennent ensuite dans la liste des préoccupations, mais à des degrés bien moindres, la concurrence des pays émergents, le protectionnisme américain et le coût des matières premières.

La Presse et Cyberpresse.ca se sont associés au sondage pour vérifier quelques enjeux particuliers.

On comprend mieux les tergiversations entre inquiétude et optimisme quand les répondants évaluent le début de la reprise. Près d'un sur trois ne la voit qu'au printemps alors qu'un sur cinq la perçoit, soit cet automne, soit cet hiver.

La majorité des économistes estiment plutôt qu'elle est déjà en cours. Malgré la virulence de la récession, seulement 6 % des chefs de PME redoutent la faillite. En juin, c'était 9 %. La crise n'a d'ailleurs que marginalement incité quelques propriétaires à mettre leur PME en vente.

Il appert enfin que seulement 30 % des répondants considèrent la montée récente du dollar canadien comme un désavantage. La proportion monte cependant à près d'un répondant sur deux parmi ceux dont le chiffre d'affaires dépasse les 50 millions.

En revanche, près de la moitié des entreprises oeuvrant dans le commerce de détail y voient plutôt un avantage, puisque leur pouvoir d'acheter des biens importés augmente.

Des 200 entreprises répondantes, la moitié provenait de la région métropolitaine ; plus de quatre sur cinq étaient francophones et les trois quarts oeuvrent dans le secteur des services.