Un homme d'affaires des Cantons-de-l'Est dit avoir inventé un appareil de conditionnement physique qui aidera à repousser les limites des performances athlétiques de l'être humain. Le Suttonnais Brian K. Robinson a mis au point le Pro 100, un appareil qui permet à son utilisateur d'augmenter ses capacités physiques tout en réduisant son temps de récupération. Bref, l'outil idéal pour les athlètes professionnels, dit-il. L'objectif de M. Robinson: vendre son invention aux quatre coins du monde par le truchement de sa PME Hi Trainer.

À 30 000$ chacun, ce n'est pas donné. La PME est néanmoins sûre d'en vendre une trentaine en 2009-2010. Et elle vise 1200 unités dans cinq ans, pour un chiffre d'affaires dépassant les 30 millions.

 

En moins d'un an, Hi Trainer a vendu trois appareils et en a trois autres en circulation, dont un au centre d'entraînement du Canadien de Montréal, sur la Rive-Sud, de même que chez les Tiger Cats de Hamilton.

Sinon, l'entreprise affirme avoir reçu une commande ferme pour six appareils d'un homme d'affaires de Dubaï. Dans un monde où on nous promet des miracles avec des appareils vendus dans des infopubs, le scepticisme est de mise.

Brian Robinson en sait quelque chose. Par exemple, lorsqu'il a voulu démontrer les avantages du Pro 100 à l'entraîneur Howard Grant, frère du boxeur Otis Grant, on lui a gentiment recommandé de remballer ses affaires et de ficher le camp séance tenante.

Mais avec un peu d'insistance, on lui a prêté une oreille attentive. Tellement, qu'Otis Grant fait maintenant partie de l'équipe de gestion de la PME. Le quart-arrière des Alouettes de Montréal Anthony Calvillo est lui aussi fana de la technologie de Brian Robinson et s'en fait volontiers le porte-parole.

Entraînement à haute densité

Mais de quoi s'agit-il exactement? Le Pro 100 est un tapis roulant non motorisé au-dessus duquel se trouvent deux épaulières où l'utilisateur prend appui pour courir, tantôt à un rythme normal, tantôt à fond de train. Un système informatique permet de prendre la mesure des efforts déployés par l'utilisateur. Son inventeur le qualifie d'appareil d'entraînement à haute intensité, c'est-à-dire qu'il sollicite de 90 à 100% des capacités cardiaques de son utilisateur.

L'entraînement à haute intensité fait l'objet de nombreux projets de recherche aux États-Unis, selon Brian Robinson. Au Canada, le Dr Martin Gibala, de l'Université McMaster (Hamilton), s'intéresse à ce genre d'études sur les différentes façons de repousser les limites du corps humain. Le Dr Gibala a non seulement acheté un appareil pour l'Université, mais il agit également à titre de conseiller scientifique auprès de Brian Robinson et de Hi Trainer. Le Pro 100 est en instance de brevet à l'échelle mondiale.

Même s'il est plein d'ambitions -il s'est déjà rendu au Mexique à vélo- Brian Robinson, naguère étudiant en histoire et en littérature, sait qu'il a encore beaucoup de pain sur la planche. Et qu'il part de très loin. Il y a trois ans, ce colosse de 47 ans dessinait des croquis de son Pro 100. Et en 2007, il a fabriqué lui-même un prototype dans un garage de Dunham, modèle qu'il a installé dans le centre de conditionnement physique dont il était propriétaire à Sutton.

Petite équipe

Outre Brian Robinson, il n'y a qu'Emmanuelle Rondeau, présidente et responsable du marketing, et Alexandre Maurais, VP production, qui font partie de l'entreprise immédiate. Brian Robinson était l'entraîneur personnel de Mme Rondeau, laquelle a perdu 36kg grâce au Pro 100. Alexandre Maurais, un des principaux actionnaires, s'occupe de fabriquer les appareils dans une partie de son entreprise MEC (Moteurs électriques de Cowansville).

La PME Hi Trainer est actuellement en recherche de financement. Elle dit avoir trouvé 60 000$ des 300 000$ qui lui manquent pour poursuivre sa croissance. Pour l'heure, l'entreprise affirme ne pas avoir de concurrent direct. Il existe certes un outil d'évaluation, le Wingate. Adapté à une bicyclette, il vaut 100 000$. Sinon, la firme Woodway offre elle aussi un appareil d'entraînement à haute intensité, mais ce dernier ne serait pas destiné aux mêmes marchés cibles que le Pro 100.

Brian Robinson espère donc être plus rapide que la concurrence. Il cible les équipes de sport professionnel, les universités, les centres de conditionnement physique, les militaires, policiers et pompiers, les laboratoires de physiologie et les cliniques de perte de poids