C'est au Québec que les PME s'approvisionnent le moins à l'étranger et c'est aussi au Québec qu'on juge le commerce international assez peu avantageux.

Ces traits paraissent dans la deuxième livraison d'un sondage annuel réalisé par TNS Canadian Facts pour le compte de la firme de services de messageries UPS Canada. Il a été mené l'automne dernier auprès de 505 PME, d'un océan à l'autre. Les travailleurs autonomes ont été exclus de l'enquête.

 

Seulement 22% des répondants québécois, comparativement à 40% des ontariens et 39% des albertains par exemple, font appel à des fournisseurs étrangers. «Les entreprises québécoises sont plus portées à travailler au Québec», croit Paolo Serpente, directeur de l'expansion pour l'est du pays d'UPS Canada.

En revanche, la PME québécoise est devancée seulement par l'ontarienne dans l'exploitation de marchés hors Canada. Une sur cinq vend à l'étranger une partie de sa production.

L'attrait de la mondialisation des échanges paraît plus limité chez les petits entrepreneurs de la société distincte. À hauteur de 36%, ils croient que c'est bénéfique. Seules les provinces atlantiques obtiennent des proportions plus faibles. En Ontario, la proportion grimpe à 44%, tandis que la majorité des répondants la voient d'un oeil favorable dans les Prairies et en Colombie-Britannique.

Les entreprises québécoises susceptibles de faire affaire à l'étranger privilégient avant tout les États-Unis, tout comme leurs consoeurs des autres provinces. Les albertaines se distinguent à cet égard puisqu'elles privilégient presque dans la même proportion les États-Unis, l'Europe et l'Asie.

À vrai dire, la deuxième destination d'expansion extraterritoriale privilégiée par la PME québécoise est l'Ontario. Fait à signaler, aucune autre province ne choisit le Québec comme seconde destination d'expansion, après la sienne. «Le gros problème à venir s'établir au Québec, c'est la langue, juge M. Serpente. Les entreprises choisissent souvent une ville limitrophe du Québec en Ontario ou au Nouveau-Brunswick.»

UPS Canada a cependant choisi d'établir un important centre d'exploitation à Lachine tout en assurant son courrier aérien depuis Mirabel.

Les entreprises québécoises étaient parmi les plus pessimistes l'automne dernier. M. Serpente attribue ce trait aux fort mauvaises nouvelles en provenance des États-Unis. Elles demeuraient cependant dans la bonne moyenne en ce qui concerne l'augmentation possible de leurs effectifs. Une sur quatre prévoyait embaucher. Les entreprises des provinces atlantiques et de l'Alberta avaient moins de vues expansionnistes à cet égard.

La moitié de l'échantillon de ce sondage provenait du Québec. Malheureusement, l'enquête ne permet pas de distinguer le secteur d'activité de la PME. Comme le tissu industriel varie beaucoup d'une province à l'autre, il peut en être de même de l'attitude des répondants. M. Serpente reconnaît cette lacune et entend suggérer des modifications au questionnaire de la prochaine enquête.